"Il ne faut pas de tout pour faire un monde, il faut du bonheur et rien d'autre." Paul Eluard


“ L'écriture est un exercice spirituel, elle aide à devenir libre. ” Jean Rouaud

“ L’écriture est à la fois une façon d’être dans l’humanité et au plus près de l’humain. ” Philippe Claudel

23 octobre 2025

Cette lueur éphémère (Inktober 2025)

Défi personnel d'écriture : Inktober 2025

23 octobre 2025




Luciole

Métaphore :

La lumière luciole ; l’éphémère émanation du possible.

Générée par l'IA


100 mots :

J’aime l’idée que chaque être humain peut devenir une lueur éphémère pour d’autres.

Être là, parfois brièvement, juste le temps d’éclairer un pan de nuit. Nous marchons sur un chemin qui en croise d’autres, et nos lumières se répondent, se frôlent, s’attisent ou encore s’éteignent.

Rien ne dure, et pourtant tout peut laisser une trace : un souvenir chaleureux, un élan de joie, un possible lien.

Je voudrais ne plus briller longtemps, seulement luire juste assez pour que quelques-uns retrouvent leur chemin.

Dans l’obscurité, nos lueurs intérieures se reconnaissent. Et peut-être que cela suffit : cette clarté fragile du vivant.


Ju'


Le mot de demain : Voyou

22 octobre 2025

Avant d'éclore (Inktober 2025)

Défi personnel d'écriture : Inktober 2025

22 octobre 2025


Bouton


Métaphore :

Je suis à chaque instant comme un bouton prêt à éclore, tendue entre la fragilité de l'être et la promesse du vivant.

Générée par l'IA


100 mots :

Sous ma peau, quelque chose retient son souffle. Un frémissement discret, presque imperceptible, comme une énergie dans l’embrasure de la vie.

J’habite cet entre-deux, fragile et vibrant : celui où je sens que tout pourrait s’ouvrir ou tout pourrait se rompre.

Parfois, je me referme pour éviter d’être effleurée. D’autres fois, je me tends vers la lumière, avide de goûter le nouveau jour se lever.

Être vivante, c’est peut-être ça : accepter de trembler avant de fleurir. Dans chaque hésitation, il y a déjà un élan possible. Et dans la promesse du vivant, se tient toujours la douceur d'éclore infiniment.


Ju'


Le mot de demain : Luciole

21 octobre 2025

Mon corps de bataille (Inktober 2025)

Défi personnel d'écriture : Inktober 2025

21 octobre 2025


Explosion



Métaphore :


Mon ventre explose à huis clos dans le râle d’un corps en lutte.




100 mots :

Il y a des combats explosifs que beaucoup ne comprennent pas. Des batailles intimes, cachées sous la peau, où chaque spasme devient cri. Mon ventre tremble, brûle et implose. La douleur intense circule jusqu’aux jambes flageolantes et me lâche dans un souffle assourdissant. Tous les vingt-neuf jours, je m’effondre et je me relève sans cesse. Pendant ces jours-là, la vie s’interrompt. Le temps se réduit à l’espérance du répit. Je traverse la tempête, sonnée dans mon corps. Dans ce chaos, il n’y a pas de promesse, seulement une résistance. Celle de tenir jusqu’à ce que ma terre cesse de trembler.


Ju'

Le mot de demain : BOUTON

20 octobre 2025

Mon rival de sang (Inktober 2025)

 

Défi personnel d'écriture : Inktober 2025
20 octobre 2025

Clouée au lit ces derniers jours, je n'ai pas eu l'énergie de venir écrire. Je reprends au jour 20.


Rivaux


Métaphore :

Sans mon rival de sang, je ne me confronte qu'à mon propre confort...



100 mots :

Une grande partie de lui transpire l’arrogance et le mépris. Il parade dans sa certitude comme un roi jactant dans une salle lasse qui se vide. Sa grandiosité n’est qu’une armure contre sa peur de vulnérabilité. Longtemps, j’ai cherché à exister à côté de lui, à mériter un regard, un mot vrai. Mais rien ne traverse le mur du Moi-Je. Alors j’ai cessé de l'attendre. J’ai choisi de ne plus lutter pour être reconnue. Sa fermeture affective m’a appris où s’arrêtait la mienne. Son orgueil, ma liberté. Son mépris, mon ancrage. Il m’a appris malgré ses attaques à me respecter.


Ju'

Demain le mot est : EXPLOSION


16 octobre 2025

L'opportunité de la gaffe (Inktober 2025)

Défi personnel d'écriture : Inktober 2025

16 octobre 2025


Gaffe

Métaphore :

La gaffe est une porte qui claque, mais parfois, c’est elle qui laisse entrer la lumière.


Générée par l'IA



100 mots :

J’ai longtemps craint de faire une gaffe relationnelle. De dire trop fort, trop haut, trop vrai. Comme si je pouvais blesser autrui à être moi.

Puis j’ai compris : la gaffe peut être un accident de sincérité à venir. Ce que j'appelle maladresse n’est souvent qu’une vérité en avance sur mon cœur. Elle surgit sans prévenir, déchire le vernis, expose un peu d’humanité brute. Parfois, on rit. Parfois, on rougit. Mais derrière chaque gaffe, il y a ce geste : celui de vouloir rejoindre l’autre. Les gaffes nous offrent le cadeau d’une rencontre renouvelée. Mais ai-je su toujours la saisir ?


Ju'

Demain le mot sera : Orné


15 octobre 2025

L'esprit en lambeaux ? (Inktober 2025)

 Défi personnel d'écriture : Inktober 2025

15 octobre 2025



En lambeaux


Métaphore :

J'apprivoise le langage comme le signe d'un esprit qui ne part pas en lambeaux..

Générée par l'IA


100 mots :

La vie m’a appris qu’être sans mots, c’est me sentir désarmée. « En lambeaux » m’a rappelé cela car je ne saurais dire ce que cela signifie.

J’ai grandi dans une famille qui ne parlait pas, et surtout pas en français. J’ai manqué de vocabulaire. Les mots, je les ai apprivoisés par curiosité de comprendre le monde, un dictionnaire toujours à portée de main.

« En lambeaux » m’a semblé familier sans l’être vraiment. Mon esprit reste muet, mon corps, lui, ressent.

Il m’offre cette sensation de déchirure, d’arrachement et de poussiéreux. Même sans langage, le corps, lui, se souvient de tout.



Ju'

Le mot de demain : Gaffe

14 octobre 2025

Malle ancienne (Inktober 2025)

 

Défi personnel d'écriture : Inktober 2025

14 octobre 2025


Malle


Métaphore :

Mon cœur est aussi une malle ancienne, gonflée de lettres jamais envoyées.

Générée par l'IA



100 mots :

J’en ai écrit des lettres, à ceux qui n'ont pas fait l'effort de m'entendre, à celles qui ne m’ont jamais vue. Des mots trop lourds pour la bouche se déposaient sur le papier. Quand je ne me sentais pas digne d’exister, j’écrivais pour ne pas disparaître. Ces lettres dorment encore, pliées dans des cahiers jaunis. Par moment, je rouvre la malle pour laisser quelques larmes couler, afin de me rapprocher de moi. Chaque larme réveille une phrase endormie. Et dans ce flot tranquille, je retrouve celle que j’étais : celle qui, en silence, n’a jamais cessé d’écrire pour rester vivante.

13 octobre 2025

Boire tes paroles (Inktober 2025)

Défi personnel d'écriture : Inktober 2025

13 octobre 2025


Boire

Métaphore :

Chaque parole que je bois me laisse un goût sucré de toi.

Générée par l'IA




100 mots :

Je bois tes paroles avec délice. Elles glissent comme un miel chaud contre mes lèvres, s’invitent en moi, me caressent la gorge. J’aime cette douceur qui s’attarde, qui me traverse sans hâte. Tes mots s’écoulent jusqu’à mes mains, mes côtes, mon ventre, comme une onde tranquille. Ils déposent sur ma peau une chaleur discrète, presque timide. J’y reconnais ton amour, ton souffle, ta lumière. Ce que tu dis, je ne l’écoute pas seulement, je le goûte dans mes tripes. Et dans ce goût, je découvre que l’amour, parfois, se boit comme une source claire où tout le corps se désaltère.


Ju'

Prochain mot : Coffre / Malle


NB : mon weekend fut bien trop dense que j'ai n'ai trouvé l'énergie de me poser pour écrire. Je prends au jour 13. 

10 octobre 2025

Poussière de ressentis (Inktober 2025)


Défi personnel d'écriture : Inktober 2025

10 octobre 2025



 Balayage



Métaphore :

L’Inktober, un balayage intérieur où chaque mot révèle quelques graines de moi.

Générée par l'IA


100 mots :

Chaque jour, un mot jaillit, comme une poussière de ressentis soulevée par le souffle du présent.
Il naît d’un mouvement intérieur, d’une vibration encore vivante, parfois légère, parfois lourde.
En l’écrivant, je balaie doucement mon corps de sa mémoire : je regarde ce qui reste, ce qui insiste, ce qui respire encore dans ma vie.
J’observe, je trie, je dépose à côté, sachant que je pourrai toujours y revenir. Ce geste quotidien m’allège sans m’effacer. Il m’adoucit sans renier. Rien n’est balayé d’un revers de main.
C’est un art tendre du discernement, une façon d’habiter pleinement mon ici et maintenant.


Ju'


Demain le mot est : Piqûre

9 octobre 2025

Une part d'elle (Inktober 2025)

Défi personnel d'écriture : Inktober 2025

09 octobre 2025



Lourd


Métaphore :

Les mots portent la densité émotionnelle du cœur qui les prononce.


Générée par l'IA

100 mots :

Les mots de ma mère étaient puissants. Ils tremblaient de colère, de rancune, d’humiliation. Chaque phrase résonnait dans mon corps comme un coup de violence. 

C’est parce que je t’aime.”, me disait-elle. “C’est parce que tu me détestes.”, pensais-je souvent. 

J’ai longtemps porté ses blessures, sans les comprendre, sans les choisir. Elles ont façonné ma manière d’être, de craindre, de me taire. Il m’arrive encore d’en entendre les échos. Au lieu de les rejeter, je les accueille, les reconnais, les transforme. Car même s’ils furent lourds, ces mots-là contiennent une part d’elle… et donc, une partie de moi.. qui cicatrise.


Ju'


Demain le mot est : Balayage

8 octobre 2025

Sur ce fil vertigineux (Inktober 2025)

   

Défi personnel d'écriture : Inktober 2025

08 octobre 2025



Téméraire


Métaphore :

Comme une funambule téméraire,  j'avance depuis toujours sur un fil tendu entre le connu et le possible.


Générée par l'IA

100 mots :

Sous mes pieds, le vertige des possibles m’appelle autant qu’il m’effraie. J’ai compris qu’aucun sol ne serait assez sûr pour apaiser mes doutes. Alors j’avance, pas après pas, portée par la témérité de mon intuition.
Elle ne montre pas l’arrivée, elle murmure seulement : “Un pas de plus par ici.”
Je vacille souvent, entre ce que je crois et ce que je pressens. Mais à chaque déséquilibre, je sens le fil vibrer comme une promesse.
Je n’ai ni carte ni phare, juste cette lumière mouvante au creux du ventre : ma boussole invisible, mon courage vivant, mon oui sans garantie.

Ju'


Demain le mot est : Lourd


7 octobre 2025

Le corps étoile de mer (Inktober 2025)

  

Défi personnel d'écriture : Inktober 2025

07 octobre 2025



Étoile de mer


Métaphore :

Le ventre qui se serre parce que l'étoile de mer c'est le corps amer qui s'éteint..


Générée par l'IA


100 mots :

Il y a eu des moments où mon corps a connu l’immobilité absolue.
Pas celle du repos, mais celle du figement.
Je sentais tout… puis plus rien.
Suspendue entre la terreur et l’absence, étendue comme une étoile de mer échouée,
je regardais le monde depuis un ailleurs, totalement anesthésiée.
Mon souffle s’était retiré, mes gestes s’étaient tus.
Je ne résistais plus : j’attendais que la vague passe dans un silence intérieur absolu.
Puis j’ai compris cet arrêt du temps, ce dernier degré d’instinct de survie.
Un langage du corps quand l’âme s’éloigne.
Une manière de rester, même quand tout s’éteint.


Ju'

Demain le mot est : Téméraire

6 octobre 2025

Percer l'autre à jour (Inktober 2025)

 

Défi personnel d'écriture : Inktober 2025

06 octobre 2025



Percer

Métaphore :

Je perce les autres à jour seulement à travers l'imperfection de ma propre conscience.


Générée par l'IA

 

Les 100 mots :

J’ai parfois le sentiment de voir les angles morts de ceux que j’aime.
Croire percer à jour qui iels sont, ce dont iels ont besoin, où iels devraient aller.
Mais ce que je vois n’est que le reflet de ma conscience, singulière, sensible, partielle.
Le bien qu’on souhaite pour l’autre est parfois l’enfer du juste.
Chacun a son chemin, sa cadence, sa manière d’apprendre.
Je respire et relâche la clarté vue de ma fenêtre.
Dans ce geste d’humilité, je me rappelle cela :
Ce que je crois percer à jour en l’autre éclaire souvent ce que j’ai à percer en moi.


Ju'


5 octobre 2025

Se sentir majestueuse... (Inktober 2025)

Défi personnel d'écriture : Inktober 2025

05 octobre 2025


Cerf


Métaphore :

Je redresse la tête comme le cerf majestueux, apprenant à honorer mes cicatrices.




100 mots :

Il y a des amitiés qui réveillent la noblesse du cœur.
Des liens simples, évidents, où la tendresse se mêle aux rires et à la joie.
Aujourd’hui, dans la lumière d’une journée partagée, j’ai senti mon cœur pleinement ouvert.
Leurs mots, leurs éclats de rire, leurs regards clairs ont touché quelque chose d’ancien en moi.
À leurs côtés, à chaque partage, nous nous sentons vues, accueillies, reconnues dans notre multiplicité.
Et dans cette sécurité tissée de confiance et d’amitié, le cerf majestueux en moi s’est avancé, paisible.
Il a levé la tête, respiré la lumière, laissé ses cicatrices scintiller de joie et de vie.

Ju'

4 octobre 2025

Leurs eaux troubles (Inktober 2025)

 Défi personnel d'écriture : Inktober 2025

04 octobre 2025


Trouble


Métaphore :

Me pencher sur l’eau trouble des autres et en oublier mon propre reflet.


Image générée par Chat GPT


100 mots :

J’ai longtemps cherché à comprendre les autres, à lire leurs gestes, leurs silences, leurs tempêtes.
Je pensais que reconnaître leurs blessures m’aiderait à rester à flot.
Mais à force d’explorer leurs profondeurs, j’ai oublié mes rives.
J’ai confondu empathie et immersion, compassion et disparition.
Chaque fois que je justifiais leurs gestes, je taisais ce que cela remuait en moi.
Mon trouble, c’était ça : croire que comprendre me protégeait de la souffrance.
Depuis, j’ai appris à regarder sans me dissoudre, à écouter sans me perdre.
L’autre garde ses vagues, moi les miennes — c’est dans ce mouvement que je deviens claire.

3 octobre 2025

L'éclat artificiel (Inktober 2025)

Défi personnel d'écriture : Inktober 2025

03 octobre 2025


Couronne


Métaphore :

Ma couronne brillait fort, mais ce n’était qu’un projecteur braqué sur mes propres peurs.



100 mots :

Longtemps, j’ai porté une couronne illusoire. Elle scintillait de certitudes forcées, de victoires proclamées trop haut. Elle masquait mes fragilités sous des feux factices, révélant mes peurs derrière l’éclat artificiel. Alors je m’y accrochais encore plus fort, persuadée que briller me protégerait. Pourtant, ce n’était qu’un masque doré, une illusion usante qui me séparait de moi. Un jour, j’ai osé la déposer. J’ai découvert qu’une couronne peut être invisible, tissée d’humilité, de calme et de simplicité. Depuis, quand elle tente d’éblouir à nouveau, je respire, je l’apaise, et je me souviens que ma lumière n’a pas besoin d’artifice.

2 octobre 2025

L'étoffe du lien (Inktober 2025)

 

Défi personnel d'écriture : Inktober 2025

02 octobre 2025


Tissage


Métaphore

Je tisse des liens avec mes blessures, pour offrir une étoffe de douceur.


Image générée par Chat GPT

100 mots :

Chaque fil que je tisse se relie à un morceau de moi apprivoisée : une peur écoutée, une chute relevée, une larme séchée.
J’apprends chaque fois plus à ne pas cacher mes accrocs : ils sont la preuve du chemin.
J’ai appris à mêler mes fils fragiles à ceux de mes racines, à créer des colorations nuancées et sincères.
Dans ce tissage, il n’y a ni perfection ni erreur, juste une vérité parmi tant d’autres des pas réalisés.
Et quand quelqu’un s’approche, je déplie le tissu : qu’iels y trouvent chaleur, refuge, et la permission de porter tendrement leur humanité.


1 octobre 2025

Une femme jouait au héros (Inktober 2025)

 

Défi personnel d'écriture : Les mots d'Inktober 2025

01 octobre 2025


Moustache


Métaphore :

Sous cette moustache imaginaire, une femme jouait au héros.


Créé par Chat GPT



Les 100 mots :

Elle avançait fièrement, menton relevé, coeur serré. Elle cachait ses doutes sous des sourires solides et rangeait ses peurs derrière des "Je gère." 

Comme un homme de l'époque, elle croyait qu'avancer, c'était ne jamais se plaindre, qu'être forte c'était ne jamais faiblir. 

Un jour, la moustache a été arrachée. L’image musclée de la femme héro s’en est allée.
La fatigue du semblant a éclaté.

Assise, sur son banc esseulé, nue de courage forcé, elle a senti son vrai souffle émerger.

La moustache jetée, elle a retrouvé la femme qu’elle était.

Celle qui ose trembler, rire et pleurer.

Vivre, être, exister.

Ju'


Draw my september 2025

 

31 août 2025... une idée m'est ainsi apparue...

Et si je me faisais un calendrier du mois de septembre et que,  jour après jour, je dessinais un moment important qui a constitué ma journée ????

C'est parti d'une envie de pratiquer le dessin sans pression et seulement quelques minutes par jour.

Et puis au fil des jours, c'est devenu quelque chose de plus spirituelle... cela a pris un sens autre pour moi.

Comme un RDV quotidien avec moi-même... chaque dessin a pris à peu 5 à 10 minutes à faire, je recentrais mon attention sur ce qui a été bon pour moi, ou encore sur ce que je traversais de difficile et qui reste à accueillir ou libérer. Et je me laissais ressentir tout en dessinant. C'est devenu comme un moment d'accueil de soi.

L'avantage de dessiner, dans mon expérience, et contrairement aux mots, c'est d'immortaliser un instant. Un instant qui dit tout pour moi. Ce calendrier terminé est aujourd'hui comme un ancrage de ressources, de ce qui a pu se passer, de ce que j'ai appris et transformer dans ce mois de septembre. 

Et je suis finalement la seule qui peut raviver le souvenir, dans toutes les dimensions de mon expérience.







22 septembre 2025

Défi : les mots d'Inktober 2025...

Hello ici !!! 

Je vais vous partager un petit défi que je me lance avec l'arrivée d'octobre et de son fameux Inktober. 

Inktober, c’est un défi mondial qui invite, chaque jour d’octobre, à créer à partir d’un mot-clé : au départ avec des dessins à l’encre, mais depuis, beaucoup l’ont réinventé dans l’écriture, la photo ou d’autres formes créatives.




Pour ma part, je vais tenter l'écriture et le dessin...  Si je trouve le temps entre mon boulot, mes cours de dessins et de peinture, les relations et toutes les charges du quotidien.

Si vous avez envie de participer pour l'écriture avec moi... voici ce que je vais m'imposer comme consigne pendant les 31 jours d'octobre... Un mélange de poésie et des 100 mots de Queneau. 

Chaque jour d’octobre, je prends le mot proposé par Inktober.
J’écris d’abord une métaphore inattendue, puis je la développe en un texte de 100 mots pile. Ni plus, ni moins. 

Je m'impose de partager dans ce texte, toujours quelque chose chez moi de vrai, d'authentique, de vécu... parce que chaque mot réveille une expérience, une trace, un pli de ma propre vie, que les mots déplierons.


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Voici un exemple avec le mot : PAPIER


Métaphore : 

Mon corps est une feuille de papier froissée qu’on a tenté de lisser trop de fois.


100 mots : 

Il garde les plis, même quand on passe la main dessus, même quand on appuie fort pour le rendre “comme neuf”. J’ai longtemps essayé de cacher ces marques, ces traces de l’histoire que j’aurais préféré oublier. Mais un papier sans pli, c’est un papier qui n’a jamais servi. Il n’a rien porté, rien transmis, rien vécu. Alors je regarde mes plis autrement : comme les preuves d’un passage, d’un poids, d’une lettre envoyée, d’un mot reçu. Oui, je suis froissée. Mais ce froissement est aussi ma texture, mon relief. C’est ce qui me rend unique et lisible.

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Hésitez surtout pas à me dire si vous participez avec moi à ce défi, comme ça, je vous rajoute dans ma liste de blog. Et à chaque fois que je trouverai un moment, je viendrai vous lire.

Au plaisir,
Ju'


1 septembre 2025

🕯️Figement brut...

Ecriture thérapeutique


Depuis ce matin, je suis dans un état de figement.

J’essaie de ne pas fuir ma sensation.
Mon corps est douloureusement désagréable à ressentir.

Etrangement, tout est parti d’une phrase entendue lors d'une discussion avec une amie consœur, et que j'ai pourtant entendue des cinquantaines de fois maintenant :

« J’ai une nouvelle cliente. »

J’ai senti une sensation dans le bide…
Comme une flèche qui m’a traversée de part en part, réveillant une blessure ancienne.


L’impression que j’en ai ?

Je suis en train de me faire rattraper.

Ça réveille la part en moi qui souffre, celle qui ne peut plus avancer.
Cette sensation, encore une fois, de voir les autres avancer, vivre…
Et moi, figée là.

Je sens mon cœur battre, taper contre ma poitrine.
Ça brûle à l’intérieur : de la trachée jusqu’au cœur, puis jusqu’au ventre.
Je suis en apnée.
Je reconnais ce pic d’angoisse, qui depuis ce matin se diffuse en anxiété.

Une part de moi a envie de hurler.
Une autre de pleurer.
Une autre encore de fuir, de ne pas faire face. D’abandonner.

Cet état… je le reconnais.
Il appartient à une mémoire. À une scène du CE1.
Un moment qui m’a paru durer une éternité.

Je ne sais pas s’il s’est écoulé une journée, une semaine ou quelques heures…
Cela reste flou.
Mais je savais que ma maladresse allait me coûter cher.

LA PUNITION.

Pas de répit : hypervigilance à la maison, hypervigilance à l’école.

Je suis assise sur ma chaise, face à ma table.
Devant moi, mon cahier. Les pages sont rigides, séchées par la colle que j’ai renversée sans faire exprès.
Je suis figée là. Aucun moyen d’y faire face.
Je voudrais disparaître. Mais je ne peux pas.
Je sais qu’à un moment, je vais devoir subir.

Le temps est devenu flou. Peut-être des heures, peut-être des jours.
Je suis restée là, assise, sans jamais faire corriger cet exercice.
Je suis passée de la tête de classe au dernier wagon du train.

Je voyais les autres aller au bureau, revenir avec de nouveaux exercices.
Les petits bâtons s’ajoutaient devant leurs prénoms.
Le mien, lui, restait figé. Figé dans le temps avec moi.

Et puis un jour…

« Ju', dis donc, ça fait longtemps que tu n’es pas venue faire corriger ton exercice… Amène ton cahier. »

Je le savais.
Mais ça n’a rien enlevé à la difficulté de me lever, de marcher vers ma sentence.
J’étais totalement dépendante de cet adulte.

« C’est quoi ça ?!? Mais t’as vu l’état de ce cahier ?! »

Il secoue le cahier, me pince le nez entre ses doigts, me fait secouer la tête.
Puis… il envoie le cahier par-dessus les têtes de mes camarades.
Il s’écrase contre le tableau noir, puis tombe au sol.

« Va récupérer ce torchon ! »

Et il écrit dans le cahier :

«Ju' n'avance pas dans son travail. C'est une enfant sale »

Il me demande de le faire signer par mes parents.

Double peine.

Je rentre chez moi, je marche encore une fois vers ma sentence.
Tendre le cahier à ma mère. Montrer le mot, oui…
Mais aussi avoir à le traduire moi-même. Dire à voix haute ce qui est écrit.
C’est une torture intérieure. Un combat perdu d'avance face à ces grands.

Subir. Compter les secondes face à la menace.
Savoir qu’au moment où je dirai ces mots, je recevrai la foudre.
Tendre le bâton pour me faire battre.

Triple peine.

Depuis ce matin… je me sens figée.
Cette réminiscence m’a chopée sans prévenir.

Je n’essaie pas de fuir.
Je veux comprendre cette impossibilité à me retrouver.
Ce figement. Cette anxiété.

Comment une simple phrase peut réactiver l’expérience de me sentir minable aujourd’hui.

Je reste connectée à la sensation.
Je la cherche dans mes tripes.
Je recontacte cette Moi figée, qui revient en pleine face.

Cette petite fille seule, démunie, face à la violence des adultes.
Celle qui est restée immobile pendant que les autres avançaient.

Celle qui a fait l’expérience que la plus petite maladresse pouvait déclencher une avalanche de violence.
Celle qui a encore besoin d’être sécurisée.


Petite Moi…



Tu n’es plus toute seule maintenant.

Tu n’avais pas beaucoup d’options à ce moment-là pour sauver ta peau.
Tu as attendu le plus longtemps possible pour te protéger.
Et tu as fait de ton mieux.

Tu n’avais que 7 ans.
Tu as dû composer avec un environnement qui ne savait pas voir ta fragilité.

Je sais à quel point cette expérience a fait exploser ta jauge de stress.
Je sais que personne n’était là pour te dire que la réaction des adultes était démesurée.
Personne ne t’a dit que tu n’avais rien fait de mal.
Et pourtant, tu n’avais rien fait de mal.

Tu avais juste renversé de la colle.
Et pour cela tu as subi violence, humiliation, attaque. 

Je suis touchée avec toi. Profondément. Dans mon corps.
Et je suis tellement désolée que tu aies dû subir tout ça.

Si j’avais été là, je me serais mise entre toi et ces adultes.
Et aujourd’hui, je suis là. Je me mets là, avec toi.

Je ne laisserai plus jamais personne te faire du mal ainsi.




Les sensations se sont dissipées... Je respire à nouveau.

12 juillet 2025

Prendre son pied ! Oh oui !

 

Oui, vous ne trouvez pas que j'abuse un peu avec ce titre racoleur ? :-D 

Juste pour vous faire cliquer ? Et juste vous dire... regardez-moi ce pied ! 

Je suis toujours dans cette exploration et découverte du dessin en noir & blanc. 

Les cours de dessin étant terminés pour le moment, j'essaie quand même de m'octroyer du temps pour m'adonner à des choses qui me font du bien comme dessiner, peindre, écrire... 

J'écris quasi tous les jours, même si tout n'est pas partageable ici. Et je dessine et peins de temps à autre.

Et pour un dessinateur aguerri, cela pourrait semblait très débutant. Et ça l'est !!! C'est le premier pied que je dessine de toute ma vie... et même si sur le moment j'étais plutôt contente, là je vois plein de défauts dans le jeu d'ombre et de lumière... Mais ça... je ne l'ai pas encore vraiment appris... donc j'ai fait avec ce modèle.

Bref, je prends mon pied quand même ! Et je partage mes avancées dans mes coups de crayon... 






6 juillet 2025

La résilience en aquarelle

Voilà mon dernier tableau de dessin/aquarelle. 

Il est né d'une demande de mon frère qui voulait que je lui fasse une peinture. 

Et il m'a proposé de traiter le thème de la résilience. 

Sujet qui de prime abord ne m'a pas beaucoup inspirée, surtout que ce mot - je trouve - a perdu de son sens dans l'espace commun. Lorsque j'écoute les personnes se définir comme résilientes, je pourrais avoir l'impression qu'elles ont plutôt une belle capacité à mettre sous le tapis plein de choses en pensant surmonter leurs chocs émotionnels qu'à transcender ou transformer leurs souffrances.

C'était donc moi qui résistais face à cette commande...

Après deux semaines, il m'a fallu lâcher cette résistance et m'ouvrir à nouveau à ce que cela représente pour moi ce terme "Résilience". 

J'ai découvert ce mot lorsque j'avais 20 ans à travers le livre : Parler d'amour au bord du gouffre. en 2004. Je sortais moi-même d'un expérience traumatique quelques années en arrière et ce terme m'avait portée à croire qu'après le dur pouvait pousser quelque chose de beau si je trouvais sur ma route des tuteurs de résilience. Comme une plante qui a besoin de tuteur pour pousser..... et là un bug mental.

Ju'... Et si tu arrêtais d'utiliser ta tête. La peinture, l'art... c'est avec ton corps que tu l'aimes. Alors, je me suis mise à ressentir comment dans ma vie, j'ai senti en moi ces moments de résilience. Ces moments où j'ai réussi à passer du dur, du lourd à quelque chose de plus léger, plus lumineux. Et j'ai senti que l'on n'était pas toujours résilient, qu'il fallait parfois du temps, beaucoup de temps. Parce qu'on est dans la vie, dans son mouvement, on vit des cycles sans cesse... Y'a quelque chose de cet ordre-là qui m'a traversée le corps. 

J'ai pris mon crayon pour esquisser des formes. A commencer par cette forme devenue ensuite dorée et qui me rappelle l'art du Kintsugi. Puis les cercles représentant les cycles de vie, les cycles de nos expériences... Et comment il est possible de contenir en soi le bon et le moins bon, le sombre et le lumineux, la douleur et la joie, le brouillard mental et plus de fluidité... Les formes ont fini par apparaître.

Puis ensuite sont apparus les couleurs. 

C'est là où je me sens plus critique envers moi-même. Trop de couleurs. Trop plein. Ça manque un peu de souffle... de vide... Un équilibre me manque. Mais c'est ainsi que mon tableau s'est achevé. 



Résilience
Format A4
Dessin/Aquarelle
30 heures de travail. 


Quelle peinture faire maintenant ?  Quelqu'un me donne un thème en commentaire ? :-)

26 juin 2025

Quand la page blanche devient vivante...


Voici le deuxième dessin que j'ai commencé cette année.

10 heures de travail.

Pas encore terminé.

Il va rester ainsi en point de suspension durant tout l'été.

Reprise fin septembre probablement. 


Je ne sais si c'est de la déformation professionnelle, mais dans ce processus d'apprentissage du dessin je fais une grande analogie avec le fait d'aller en thérapie. 

Souvent, quand on arrive en thérapie, c'est parce que quelque chose dans notre vie est figée depuis si longtemps qu'elle nous fait vivre de la souffrance. On a envie de changer et de transformer notre vie.

Et on y explore nos expériences à travers notre vie intérieure : le corps, les sensations et les émotions, nos pensées, nos comportements, notre vibration, nos questions existentielles. 

On les met en lumière pour remettre du mouvement et faire page blanche... 

Et face à ce qu'on ne nous a jamais appris à faire - comme accueillir nos émotions - notre système s'active et cherche des stratégies pour apaiser nos sensations qu'on refuse de ressentir. 

On se met à être dans une hyper ou un hypo activité. On se fige, on évite, on se soumet ou on lutte. Mais on fait tout pour s'anesthésier pour ne pas ressentir cet inconfort qui émerge dans notre corps. 

Il y 8 heures en arrière... j'étais face à cette page blanche.

Le thème de l'année prochaine : La paréidolie. 

Et là... je n'ai plus envie de dessiner. Le thème ? BOF ! 
Je sais à peine faire un corps proportionnel en mouvement, comment réaliser un dessin sur ce thème ?
Consciente de mon incompétence, je vois une montagne se dessiner devant moi. 
J'oublie à cet instant, que les choses prennent du temps.
J'oublie que si je suis en cours de dessin, c'est justement pour apprendre à dessiner. 
J'oublie parce qu'il faut que je sache déjà ! Ca c'est mon système automatique !!

Comme quand on vient en thérapie avec nos résistances. On vient pour apprendre à mieux se comprendre et se réajuster pour transformer sa vie. Et j'étais là devant une feuille pour apprendre à dessiner et mettre en mouvement mon corps pour transformer la page blanche en quelque chose qui pourrait prendre forme. Mais je résistais car j'avais besoin de savoir-faire pour faire !

Et puis, un moment, dans une forme de "Bon essayons quand même nous verrons bien !" je me suis lancée !

Commencer. Douter. Tracer des traits hésitants.
Démarrer une thérapie, oser à peine raconter, dire les choses à demi-mots.

Et puis, il se passe quelque chose de similaire en dessin et en thérapie... C'est le fait de :

Revenir plusieurs fois sur un point, recommencer à regarder encore ce point, observer ce qui peut être rectifié, ajusté, amélioré.
Avoir l'impression que ça n'avance pas.
Penser que c'est un détail qui ne sert à rien.
Et puis, au fil des heures.... quelque chose prend vraiment forme.
Sans même nous en rendre compte, on suit un processus de transformation et c'est là, bien présent, ici et maintenant. 

Quelque chose se crée, car on fait confiance au temps, à la personne qui nous guide, au processus d'apprentissage et de découverte d'une autre manière de faire. 

Et sur le chemin, on jette un regard au-dessus de son épaule... et on parvient à se dire... 

"J'ai fait un pas ! Et j'en suis fière."

J'adore vivre ça dans le processus de transformation, que ce soit chez mon psy, dans mes cours de dessin ou encore lorsque ce sont mes propres client·es qui le vivent !

Ju'







5 juin 2025

Son scud : ce douloureux cadeau.


Je sais pas vous...
Mais moi, parfois quand j'intègre quelque chose de profond à l'intérieur de moi,
j'ai l'impression de ressentir une forme de légèreté étrange.
Vous savez, toutes ces phrases censées et déjà construites, que la tête sait que trop bien, mais que le corps n'a pas encore réussi à en faire l'expérience. 

Et quand il en fait l'expérience... moi... 
la sensation que j'en ai...
Et bien, elle ressemble à une baignoire pleine d'eau sale où tout à coup on retire le bouchon du syphon. 

L'eau crasseuse part dans un tourbillon et puis tout à coup...
L'engloutissement, l'avalement, le bruit un peu sourd.
Et là...
C'est le calme.
Le silence. 

Il se passe quoi ? 
Une lumière tout à coup s'allume dans l'immensité de mon être.

"Et si en fait, j'acceptais de déranger ?" 
"Oh mais c'est ça enfin ! Ce mode combat à l'intérieur de moi !"
"Je ne lutte pas contre les autres, je lutte contre moi-même."
"Je ne lutte pas contre les autres, je lutte contre leur reflet qu'ils ont de moi que je n'accepte pas." 

"Merde...
C'était sous mes yeux depuis si longtemps...."

Et là, en une fraction de seconde...
Pendant que je quitte mon appartement et que j'emprunte les escaliers vers le RDC... 
Tout cela me traverse. 

"Mais oui ! 
Je combats parce que je n'accepte pas de déranger."

"Mais oui !
Il suffirait maintenant que je sois tranquille avec cette idée.
Je dérange en me vivant telle que je suis." 

"Mais oui !
Cette épreuve relationnelle avec cet être cher - mon frère - a été un putain de cadeau douloureux !"'

Avec autant de tranquillité qu'il dirait : "J'aime pas le chocolat.", il m'a envoyé ce skud au milieu d'une discussion anodine. 
"Ce n'est même pas par rapport à moi, mais je n'aime pas ta personne." 

Le bide lacéré, le coeur écrasé, l'âme meurtrie...
J'ai suffoqué dans mes larmes quelques heures ce soir-là dans le silence de mon appartement. 
Je suis tombée dans les bras de mes amies thérapeutes le lendemain. 
Pendant deux jours, il m'a harcelée de messages de justification, de gashlighting, de minimisation et en remet une couche.





Et depuis... il s'est passé deux semaines.
Et je suis comme une baignoire dont on a vidé toute l'eau sale.
J'accepte qu'il n'aime pas ma personne. 
J'accepte de le déranger. 
Je vois la douloureuse résonnance à ma mère...

Je me suis sentie écrasée, mais je n'ai pas perdu de ma valeur. 
Je suis là.. et j'ai appris. 
J'ai vu le cycle infernal dans lequel je me suis laissé entraîner. 
Et en prononçant cette phrase dans la cage d'escalier : 
"Et si j'acceptais de déranger ?"
J'ai choisi à ce moment  précis de sortir de cette boucle.

Adieu mon frère.
Plus jamais je ne te rencontrerais de cette manière désormais.
Emotionnellement, j'ai lâché quelque chose avec toi.
Et je sens comme une lutte qui s'arrête à l'intérieur de moi.

Ju'


3 juin 2025

On s'en fout de l'après !

 


Je suis toujours dans une forme de spontanéité, d'une certaine façon. 

Dans cette spontanéité, je me laisse surprendre par mes choix de sujets. Dont je ne m'attends pas !

Depuis plusieurs semaines, j'ai un sujet au fond de moi que je voulais partager, mais je voulais laisser passer du temps pour que cela ne soit pas partager trop proche des séances vécues en réelles. 

Et puis, l'envie m'est passée. 

Ce matin, j'étais tranquillement dans mon cabinet, en train de me préparer à ma journée de travail. Et puis un moment, je feuillette ce calpin. 

Une phrase que j'ai prononcée en séance à une cliente est notée là. Elle me saute aux yeux. Elle ravive le moment vécu où nous traversons ensemble la surprise de ma réponse et la complicité que cela a créé. 

Ni une, ni deux... Je branche le micro, j'ouvre mon logiciel et je lance l'enregistrement. 

Je me laisse à nouveau surprendre par ce que j'y raconte et par ce que j'intègre aussi pour moi-même dans ce que j'expose...

En toute intimité de psy Gestaltiste : "On s'en fout de l'après !"





"La surprise crée du mouvement."

J'ai le sentiment d'avoir les pieds joints dedans avec ce pseudo-podcast.

14 mai 2025

Une photo défraichie

 

J’étais là, dans cette grande maison vide qui était si plein de monde autrefois.

Je me tiens face à ce frigo rempli de photos. Ce marqueur du temps qui passe.
D’une génération à l’autre.

Ce frigo me raconte des histoires... Nos histoires.
Celles de ceux qui m’ont été chers et qui ont disparu.
Celles de ceux qui viennent à peine de mettre un pied sur Terre.
Une vraie frise du temps.
Un rappel des liens d’autrefois et de ceux d’aujourd’hui.

Et je me suis arrêtée sur une photo de nous.

Une photo défraîchie par le temps, où l’on devine encore les silhouettes, les regards.
Je suis prise d'émotions. 
Touchée par la beauté et l’innocence de notre jeunesse.
Cette bande de cousins, dont le cerveau n’était pas encore tout à fait développé, et dont le seul projet, à cette époque-là, était simplement de vivre ensemble qu'on nous étions ensemble.

Pas de responsabilités, pas de pièces rapportées.
Pas d’agendas de ministres.
Pas d’autres relations affectives. 
Seulement nous : la famille.
Nous, qui nous considérions comme frères et sœurs.


Image d'une bande de cousins et cousines générée par Chat GPT


Une bande de cousins, posée là un peu les uns sur les autres,
faisant des grimaces, pouffant de rire.
Une image figée dans le temps, témoin du plaisir simple d’être ensemble.
Ce moment, nous le reconnaissons en nous encore aujourd’hui.
C’est ce que chacun de nous a gardé de cette période de l’enfance :
un souvenir chéri, mais qui nous rend aussi profondément nostalgiques.

À cette époque, nos priorités étaient simples.
Pas de choix complexes, pas d’organisations dictées par des paramètres flous.
Aujourd’hui, se rassembler comme avant semble devenu presque impossible.

Il y a eu des incompréhensions, des jugements, parfois même du mépris,
qui se sont transmis en téléphone arabe,
transformant peu à peu la communication en poison.

Et pourtant… une chose demeure, enfouie mais intacte :
l’attachement.

Je le sens dans chaque moment partagé avec vous.
Je perçois ce désir d’être ensemble.
Et le regret, aussi, de ne pas y parvenir,
de ne pas réussir à recréer cela pour nos enfants.

En regardant cette photo, j’ai ressenti tout à la fois de l’amour, de la tendresse… et de la tristesse.

Oui, tout cela en même temps.

J’ai revu ces enfants que nous étions.
Et j’ai eu envie de leur dire :
"Je sais ce que nous sommes devenus."

Nous avons grandi trop vite.
Avec trop de négligence, trop d’expériences traumatiques.
En quelques années, nous voilà passés de l’insouciance à la quarantaine.
Chacun a mené ses propres combats,
des luttes intimes que personne ne connaîtra vraiment.

Nous avons perdu une part de la joie d’être ensemble.
Nourris par des attentes déçues, des blessures affectives non reconnues,
des cœurs qui se sont refermés.

La vie a tracé nos chemins.

Et malgré tout… je nous aime.
Je nous aime, même avec nos silences, nos distances, nos maladresses.
Je nous aime pour ce que nous avons été, pour ce que nous sommes devenus,
et pour ce que nous continuons à espérer encore… être ensemble.

Je garde en moi l’espoir discret, fragile mais vivant,
Que nos enfants puissent rire comme nous riions.
Que nos souvenirs deviennent des ponts, et non des murs.

Car au fond de chacun de nous,
je crois qu’il y a encore cette envie simple,
celle d’aimer… et d’être aimé.
Juste avec ce que l'on est.

10 mai 2025

Eprouver le silence dans ce lien fragile

 




Je me suis sentie un peu seule aujourd’hui face à ce que j’ai traversé.

Les 15 minutes les plus stressantes de ma vie en tant que praticienne.

Imaginer le pire parce que le client qui habituellement est toujours là 5 minutes avant n’arrive pas. 

La dépression, les pensées suicidaires et l’avoir laissé 2 semaines plus tôt dans un état de souffrance que le pire traverse réellement mon esprit.

15 minutes à attendre si le client va arriver avant de fermer la porte du cabinet. Et surtout à espérer qu’il va suffisamment bien pour ne pas avoir commis le pire.

Lui faire un message pour lui rappeler que je l’attends.

Et continuer à imaginer ce qui pourrait se passer de pire dans la vie contemporaine du client.

Me rappeler lui avoir dit deux semaines plus tôt que c’est le moment où il devrait tenir bon et surtout ne pas lâcher la thérapie alors que son système nerveux montre une envie intense de se retirer du monde.

Lui rappeler que je suis là, que cet espace est le sien et qu’il est important. Me souvenir qu’il m’a dit : « Ça me fait du bien de te parler et je ferai tout pour ne pas lâcher la thérapie. »

Ne pas le voir 5 minutes avant l’heure dans la salle d’attente et sentir qu’aujourd’hui ne sera pas comme d’habitude.

Tapoter l’index sur la table. 

Respirer.

Attendre.

Préférer que le lien ne soit pas encore bien tissé et qu’il m’ait oubliée que d’imaginer le pire…

Me demander si je n’ai pas de nouvelles, qu’est-ce que je fais ?

Attendre et me demander si j’appelle après les 15 minutes posé par mon cadre. 

Et si c’est la famille qui décroche ?

Et là penser… Je suis seule face à moi-même, à mes choix, à mon humanité, à mon éthique, à mon cadre ?! Et je vis pour la première fois les 15 minutes les plus longues et angoissantes de ma pratique.

Attendre un client qui n’arrive pas, parfois c’est aussi ça. M’inquiéter pour lui. Me demander ce qui a bien pu se passer entre les séances. Me demander comment il a traversé sa vie et s’il tient le coup.

Lui envoyer un message et lui dire que je l’attends, que ce n’est pas habituel chez lui, que je suis inquiète et espérer que ce n’est qu’un contre-temps.

Le connaître suffisamment pour savoir les pensées qu’il pourrait avoir s’il a oublié et qui inhibe sa reprise de contact.

Imaginer toutes les configurations possibles.

Et puis envoyer un message encore. Lui rappeler que je suis là, que s’il a oublié la séance, que ce n’est pas grave, je suis là pour la prochaine séance, que notre lien reste intact et qu’il revienne vers moi poser un autre RDV.

Puis essayer de rester tranquille. Continuer à vivre ma journée avec cette boule au ventre. Non pas faire comme s’il ne se passait rien. Rester connecter à la vie avec cette émotion. Et puis juste faire confiance au lien que nous avons commencé à créer. Lui faire confiance, croire qu’il retrouvera le moyen de reprendre contact avec moi.

Et recevoir des heures plus tard des excuses puis un merci pour le message et pour la présence. Un message qui dit que cela l’a beaucoup aidé et une demande de reprise de RDV.

Le lien est là. Fragile. Mais là.

Même si un moment, j’aurais pu perdre pied. Si je n’avais pas fait attention à sa structure et ses propres schémas, j’aurai pu distordre ce lien, prise moi-même par le réveil que provoque les silences de l’autre dans le lien chez moi. Alors j’ai dû m’accueillir un instant, comprendre que l’anxiété qui s’active m’appartient. M’accueillir pour pouvoir ensuite me mettre de côté.

Et lui envoyer le message qui nous a permis de nous remettre dans la relation.


Ju' - En toute intimité de Gestaltiste      

30 avril 2025

Ce feu qui brûle le ventre

 

Je ne pensais pas qu'en reprenant la plume ici, j'aurais aussi par la même occasion repris le micro. 

Me voilà à déposer mes réflexions, mes pensées, ma traversée, mon expérience dans mon activité de jeune praticienne en psychothérapie. 

J'en suis venue finalement à créer une jaquette et mettre cela en ligne sur Youtube car Soundcloud ne prend pas plus de 3 audios sans payer et cela m'a limitée. Le seul lieu où je pouvais charger cela sans débourser des sous, c'était sur mon compte pro Youtube, ce qui m'a amenée à vouloir rendre esthétique le visuel de la vidéo.

Je n'ai pas prévu de tenir un podcast avec des épisodes réguliers. Je n'en ai pas forcément le temps ni l'énergie ni l'envie. Je n'ai aucun but de communication marketing derrière -  Ce blog n'a aucun objectif professionnel non plus. - Donc pas de musique, pas d'intro, pas d'outro. Du brut. Comme lorsque j'écris.

Ici, c'est juste moi, dans l'extimité de ce que je choisis de laisser voir.

Moi, Ju'... qui prise dans un besoin de sortir hors de moi ce qui brûle à l'intérieur, j'allume le micro et je parle comme je parle à mes ami·es. Je réflechis et nomme comme je le fais en séance. Donc sans fioriture. Ce sont donc des audios posés là et enregistrés de manière spontanée. Prendre du plaisir, se faire du bien. Rester soi au max. C'est tout ce qui compte.

Il y a 1 mois, en revenant sur ce blog, je ne pensais pas que j'aurais eu besoin et envie de créer cet autre espace. Mais pourquoi pas ? Mon corps m'a poussée à le faire, j'en connaitrais peut être le sens et les raisons plus tard. Même si je ne sais pas non plus pour quelle raison, j'ai eu besoin de dire tout cela avant. Je suis comme dans une recherche d'alignement encore entre celle que je suis et ce que je voudrais tenir pour moi en tant que praticienne. 

Et voici le dernier épisode qui m'a brûlée le ventre...

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Il y a des feux qu’on ne voit pas, mais qui brûlent fort, là, dans le ventre.
Ce week-end, j’ai compris que ma passion, ce n’est pas un métier, c’est un mouvement.
Ce qui m’anime, ce n’est pas “être psy” — c’est la rencontre.
La vraie, celle qui traverse, qui transforme, qui laisse une trace dans le silence.
Dans chaque séance, je redécouvre l’autre. Et je me redécouvre aussi.
Il y a ce moment précieux où quelque chose s’ouvre, où une lumière s’allume.
Et je me dis : c’est pour ça que je fais ce métier.
Pas pour le titre, mais pour le lien.
Pour ce qui ne se voit pas mais se ressent, pour ce qui naît dans l’espace entre deux êtres.
Cet épisode, c’est une plongée dans ce feu-là — celui qui fait de moi la thérapeute que je suis.








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