Voici le deuxième dessin que j'ai commencé cette année.
10 heures de travail.
Pas encore terminé.
Il va rester ainsi en point de suspension durant tout l'été.
Reprise fin septembre probablement.

Je ne sais si c'est de la déformation professionnelle, mais dans ce processus d'apprentissage du dessin je fais une grande analogie avec le fait d'aller en thérapie.
Souvent, quand on arrive en thérapie, c'est parce que quelque chose dans notre vie est figée depuis si longtemps qu'elle nous fait vivre de la souffrance. On a envie de changer et de transformer notre vie.
Et on y explore nos expériences à travers notre vie intérieure : le corps, les sensations et les émotions, nos pensées, nos comportements, notre vibration, nos questions existentielles.
On les met en lumière pour remettre du mouvement et faire page blanche...
Et face à ce qu'on ne nous a jamais appris à faire - comme accueillir nos émotions - notre système s'active et cherche des stratégies pour apaiser nos sensations qu'on refuse de ressentir.
On se met à être dans une hyper ou un hypo activité. On se fige, on évite, on se soumet ou on lutte. Mais on fait tout pour s'anesthésier pour ne pas ressentir cet inconfort qui émerge dans notre corps.
Il y 8 heures en arrière... j'étais face à cette page blanche.
Le thème de l'année prochaine : La paréidolie.
Et là... je n'ai plus envie de dessiner. Le thème ? BOF !
Je sais à peine faire un corps proportionnel en mouvement, comment réaliser un dessin sur ce thème ?
Consciente de mon incompétence, je vois une montagne se dessiner devant moi.
J'oublie à cet instant, que les choses prennent du temps.
J'oublie que si je suis en cours de dessin, c'est justement pour apprendre à dessiner.
J'oublie parce qu'il faut que je sache déjà ! Ca c'est mon système automatique !!
Comme quand on vient en thérapie avec nos résistances. On vient pour apprendre à mieux se comprendre et se réajuster pour transformer sa vie. Et j'étais là devant une feuille pour apprendre à dessiner et mettre en mouvement mon corps pour transformer la page blanche en quelque chose qui pourrait prendre forme. Mais je résistais car j'avais besoin de savoir-faire pour faire !
Et puis, un moment, dans une forme de "Bon essayons quand même nous verrons bien !" je me suis lancée !
Commencer. Douter. Tracer des traits hésitants.
Démarrer une thérapie, oser à peine raconter, dire les choses à demi-mots.
Et puis, il se passe quelque chose de similaire en dessin et en thérapie... C'est le fait de :
Revenir plusieurs fois sur un point, recommencer à regarder encore ce point, observer ce qui peut être rectifié, ajusté, amélioré.
Avoir l'impression que ça n'avance pas.
Penser que c'est un détail qui ne sert à rien.
Et puis, au fil des heures.... quelque chose prend vraiment forme.
Sans même nous en rendre compte, on suit un processus de transformation et c'est là, bien présent, ici et maintenant.
Quelque chose se crée, car on fait confiance au temps, à la personne qui nous guide, au processus d'apprentissage et de découverte d'une autre manière de faire.
Et sur le chemin, on jette un regard au-dessus de son épaule... et on parvient à se dire...
"J'ai fait un pas ! Et j'en suis fière."
J'adore vivre ça dans le processus de transformation, que ce soit chez mon psy, dans mes cours de dessin ou encore lorsque ce sont mes propres client·es qui le vivent !
Ju'
Bonjour Ju'
RépondreSupprimerMoi aussi, j'adore vivre le processus de transformation. J'en parlais justement hier soir avec mon fils et ma belle-fille. Je leur disais qu'entre la jeune femme que j'étais, et la femme que je suis maintenant, il y a eu une transformation énorme, et j'en suis heureuse. Le travail sur soi est important pour y arriver, et ce travail n'est jamais terminé.
Beau dimanche à toi, bises.
Bonjour ma chère Françoise,
SupprimerMerci pour ce partage.
Je pourrais imaginer que peu importe... la force de vie fait que nous nous transformons toujours.
Le travail d'exploration de soi apporte un effet levier non négligeable, c'est certain. Et je te rejoins aussi dans l'idée que ce n'est jamais terminé...
Je suis ravie que tu sois heureuse de ce chemin parcouru ! :-)
Des bises Françoise !