Avec des pincettes je prends la plume ce matin et m'adresse plus particulièrement aux personnes qui comme moi se sont offert un espace d'écriture.
Je suppose que chacun d'entre vous, qui écrivez depuis peu ou depuis un moment, avez déjà connu la peine qu'il est possible de faire vivre à l'autre, souvent nos proches, les gens que nous aimons profondément.... avec le simple fait de ressentir le besoin d'écrire et de déposer nos questionnements, une idée qui nous traverse sur un instant T... Ces mots qui traversent notre être et qui ne restent pas ancrés comme une vérité universelle... Mais seulement comme la substance d'un ressenti, d'un besoin d'exprimer le tourment ou un déséquilibre dans notre rapport au monde, à l'autre...
Il m'est arrivé suite à un article publié dans la nuit et retiré ce matin de blesser une personne que j'aime. A cela, beaucoup de questions tourbillonnent dans ma tête.
Puis-je continuer à parler de moi en toute liberté sans pour autant brimer la liberté de l'autre ?
Puis-je continuer à parler de moi sans faire allusion à l'autre ? Étant un être social, en lien avec les autres, peut-il en être autrement ?
Puis-je continuer à relater mes parts d'ombre sans faire violence à l'autre ?
[Faire violence : Manquer de respect à une liberté.
Faire violence,
c'est contraindre quelqu'un en agissant contre lui, en manquant de
respect à ses libertés. C'est aussi donner un sens contraire à l'esprit
d'un propos, ou à un texte, par le biais d'une interprétation déformée.]
Mes inspirations sont souvent liées à mes expériences, à mes rencontres, à mon vécu...
Quelles limites puis-je donc mettre pour continuer à utiliser l'écriture comme une vraie part de moi, qui m'aide à penser, à grandir, à évoluer mais également à réduire mes tensions internes ?
Évidemment, si je m'inspire de l'autre en mettant en scène ma part de lumière, il va sans dire que le problème ne se rencontre pas. Il s'agit donc de parler de ma part d'ombre, de ce que l'autre peut me faire vivre comme déséquilibre et questionnement. Par amour, je ressens la nécessité de me censurer, car cela dérange, blesse et fait du mal... Et là-dessus, je peux tout à fait le concevoir.
Néanmoins, à aucun moment je ne porte de jugement sur l'autre si ce n'est que je ne parle que de moi, de mes ressentis, de mes questionnements, de ce que cela provoque en moi au contact de l'autre. Et me censurer c'est réprimer une partie de moi... Ce n'est par ailleurs pas la première fois que je me censure, que je réfléchis à deux fois avant d'écrire un article. Que je me questionne sur le fait que cela peut provoquer chez les gens que j'aime...
Je me questionne à ce jour sur le fait de changer l'adresse de mon blog... Afin que mes proches ne puissent plus me lire.... et me laisser la liberté d'exprimer ma part la plus sombre sans attaquer malgré moi l'autre dans ce qu'il est... EN RÉFLEXION....
Alors vous, quel équilibre avez-vous donc trouvé dans votre rapport à
l'écriture mais surtout dans le rapport avec vos lecteur-proches ?
J'espère que votre retour me permettra d'éclairer un peu ma lanterne....