"Il ne faut pas de tout pour faire un monde, il faut du bonheur et rien d'autre." Paul Eluard


“ L'écriture est un exercice spirituel, elle aide à devenir libre. ” Jean Rouaud

“ L’écriture est à la fois une façon d’être dans l’humanité et au plus près de l’humain. ” Philippe Claudel

30 décembre 2017

Marathon d'écriture


 

Marathon d'écriture d'AlainX : rencontrer des êtres EXTRAordinaires



Il y a deux ans, j'avais écrit cet article dans un ailleurs, là où je ressentais le besoin de témoigner d'une part de notre humanité...  Parce qu'il est d'actualité encore aujourd'hui, et que d'ici quelques semaines, le forum rouvrira ses portes... 



Voici l'article en question, écrit il y a deux ans.

******************

Bonjour à tous et à toutes.
 
Je tenais à vous parler d'une expérience, ou de deux expériences, vu que c'est la deuxième fois que je participe à ce Marathon d'écriture proposé par une personne derrière le pseudo d'AlainX.
 
Ce marathon d'écriture est proposé sur la toile.
 
"Cela consiste à s'engager à écrire en continu durant plusieurs heures, et à publier sur le forum toutes les heures.
Le minimum d'écriture est de 3 heures d'affilée.
On peut écrire pendant 5, 8, 10 heures...
Il n'y a pas de limite maximale de durée."
 
Si je tiens à parler de ce marathon, c'est réellement parce que je trouve qu'il y a dans ce projet quelque chose de vraiment intéressant. Certes c'est vrai, il faut déjà avoir de l'intérêt pour l'écriture. Puis, il faut être inscrit pour pouvoir lire les autres. Mais en dehors de ça, pour ma part, je trouve cette expérience très enrichissante. On y trouve des textes de tout genres... Mais ces textes reflètent toujours une part de notre intime, de nos valeurs, de nos rêves, de nos utopies... Mais également de nos souffrances, de nos luttes, de nos batailles dans la vie... Il montre également le cheminement des gens, comment ils tendent chacun vers le bonheur. 

Ces textes reflètent, comme un miroir, ce que peuvent vivre et traverser des personnes extra-ordinaires.  Comme vous, comme moi.
 
J'ai donc participé au marathon 2016. L'expérience que j'en tire est personnelle, peut-être pas singulière, car je crois que la plupart des participants y retrouvent certainement quelque chose de cet ordre là.
 
Suite à la lecture de mes textes, une participante m'a écrit un message privé que j'ose vous partager.
 
" Tes mots résonnent si fort en moi.... ton vécu est différent du mien, ta façon d'y réagir aussi et pourtant. Quand je te lis, je réalise que tu mets des mots sur ce que je n'arrive pas forcément à exprimer encore. Je peux donc apprendre Smile . Et j'aime ta philosophie de vie.... "
 
Je ne relève pas ce passage pour flatter mon égo, bien que je ne renie pas que cela peut flatter mon égo. Mais au contraire... Je relève ce passage parce que justement, je crois que c'est cela la force de ce marathon, la force des relations humaines et des mots....
 
Avoir peu de temps pour réfléchir notre texte, ne pas être dans un texte travaillé, c'est laisser voguer sa plume là où elle a envie d'aller et la laisser dire et raconter ce qu'elle désire. Les mots se déposent ainsi sans fioriture.
 
Les mots... des miroirs de l'âme...
 
On apprend toujours des autres. La relation (échange de paroles et/ou de mots) est un petit jeu de miroir finalement... On reçoit et on projette, on donne et on reçoit... Nous ne relevons, pour la plupart, que des choses qui nous parlent, qui font écho en nous.
Cela vient régulièrement évoquer quelque chose en nous, cela peut faire autant du bien, que réveiller ou inviter des blessures d'enfance aussi... Ce qui est intéressant c'est toujours ce que nous en faisons par la suite. Et en fait, comme cette personne le dit si bien, pour ma part en tout cas, mes plus belles rencontres sont bien celles qui ont su mettre en mots ce que moi-même je n'étais pas encore capable d'exprimer...
On finit par les entendre pour soi et petit à petit les intégrer pour en faire nôtre. Donc, si mes mots ont pu permettre cela, tant mieux. Je n'ai pas forcément la prétention de cela lorsque j'écris et partage mes pensées, mes textes... Mais si mes mots apportent quelque chose à quelqu'un, alors je suis ravie pour la personne !  :-)
 
Ce que cette personne a trouvé dans mes mots, j'ai pu les trouver chez d'autres. Autant sur ce marathon que dans les livres que je lis. L'écriture est un rapport intime de soi à soi mais qui ouvre vers le monde si tant soit peu on ose prendre le risque de la partager.
La lecture est un rapport intime également de soi à soi mais balancée par un monde qui s'offre à nous... Ce monde, c'est l'auteur et ses mots.
 
Suite à la lecture du marathon de certaines personnes... un autre texte chez moi en est ressorti...
 
"Vos mots sont des miroirs…
 
A vous lire j’ai été interpellée par tant de choses. Vos mots sont venus me chercher dans mon histoire, dans mes combats, dans mes luttes mais également dans mes bonheurs…

[...]
 
Comme une résonance, et dans un silence, j’ai laissé ses mots me traverser. Et toute l’histoire que je me suis construite a refait surface pour venir me caresser dans ma mémoire.
 
[...]
 
Mais n’avons-nous pas tous, à un degré différent, ressentis cela ? Si nous avons un jour commencé à écrire, n’étions-nous donc pas dans cette recherche-là ? Combler un manque quelque part ?
 
[...]
 
Autant dans la fiction de M… dans les espoirs qu’elle dessine, dans la résignation qu’on devine, dans l’utopie qui se chagrine… Mais également dans la pensée qui chemine. Je n’ai certes pas sa culture littéraire mais j’ai entendu le message que je voulais entendre… Je me suis bien blottie dans son histoire dans laquelle j’ai entrevue mes espoirs.
 
Vos mots sont des miroirs. Ils appellent à la conscience… celle de soi, celle de l’humanité.
Vos mots sont émotions. Et chacun à leur manière, ils ont fait revivre des choses en moi.
Nos mots ont cette force de relier les humains… Et d’hier soir à ce matin… Je suis encore toute chamboulée de tous ces ressentis que vous avez ravivés en moi. Je me sens si vivante, alors merci ! "
 
Je ne cherche pas à convaincre quiconque d'aller sur ce marathon, mais ce que j'aime par-dessus tout... c'est l'Humain qui se trouve derrière ce grand projet. La personne qui offre cet espace d'écriture, de lecture est d'une bienveillance et d'une empathie extraordinaires. Et si, à travers ces quelques mots (oui ok y'en a pas mal là je vous l'accorde), je réussissais juste à partager ce qui vibre en moi, ce qui touche mon âme, peut-être que cela pourrait avoir une résonance quelque part chez quelqu'un ?
 
Ce marathon d'écriture se déroule une fois par an au mois de janvier... Le prochain, si cela vous intéresse, il va donc vous falloir attendre 2017. :-)
 
 
D'ici-là, je vous souhaite pleins d'échanges, de bonheurs en relation avec les autres et avec vous-même. 

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En attendant peut-être de vous y retrouver en janvier 2018, je vous souhaite à toutes et à tous de vivre cette dernière journée de 2017 avec abondance et gratitude.

A très bientôt, en 2018 ! 

 Ju'


 

20 décembre 2017

Messages de vie

 Il y a quelques mois, alors que ma situation personnelle étant difficile, pouvant par moment me faire flancher, j'avais décidé de me procurer ce petit jeu de cartes afin que je puisse toujours garder en tête mon intention de vivre mon intériorité, même face au combat. 
 
Ce sont des cartes qui comportent des petits messages qui m'ont permis de temps à autres ( pas toujours ) de me recentrer et de continuer à avancer dans l'adversité. 

Dans cette période délicate, j'avais besoin de me concentrer, dès lors que je "perdais pied", sur quelques choses de positif. En effet, les messages qu'offrent ces cartes m'aident à voir les choses avec du recul, m'invitent en tout cas à me décaler ou à prendre de la hauteur sur des situations difficiles. En plus des messages inscrits sur les cartes, elles sont en elles-mêmes très jolies, accompagnés par de magnifiques dessins de Duguay.

 
 Pour ma part, je les utilise comme un rappel à mon ordre intérieur, lorsque je franchis une zone émotionnellement négative, lorsque je me retrouve à ne plus savoir quoi faire face à une situation. Je fais appel à ces cartes également lorsque je suis sereine, en paix mais, elles ont moins de pouvoir sur moi dans ces moments-là.



Hier, j'ai tiré la carte "Retour au temple intérieur", que je vais garder quelques jours, et pour laquelle j'avais envie aujourd'hui d'écrire... Écrire autour de la négativité...

 

 J'ai autour de moi, inscrit dans ma famille et cela depuis toujours, des personnes à haut potentiel négatif pour moi. Et par moment j'arrive à me persuader que le monde que je m'étais créé dans la ville où j'habitais me semblait presque être un monde de bisounours... Je m'étais entourée de personnes positifs, optimistes, capable de beaucoup d'altruisme, je vivais une vie qui me correspondait, riche de rencontres, de partages et d'amitiés.

 Ici, c'est un peu différent. Je suis tout d'abord retournée dans une région avec une plus grande mixité sociale, avec d'autres difficultés sociales mais également avec une ambiance toxique dès lors que tu franchis le seuil de la maison. C'est dans cet "enfer" que j'ai grandi, et celui où j'ai décidé de retourner. Il me semblait être en mesure de me confronter à cela puisque je pensais avoir grandi, pris confiance en moi, et étant capable par la même occasion de ne plus rejeter toute ma souffrance sur les autres.

 Les premiers mois n'ont pas été simples. J'ai été frappé de plein fouet par toute cette négativité. En plus de devoir voir un pan de ma vie tournée, il m'a fallu trouver la force de mettre en route mes projets, tout en étant lessivée et fatiguée du combat mené. Il m'a été important de me concentrer sur cette ambiance lourde et terrible afin de ne pas me laisser engloutir moi-même là-dedans. Ce n'est pas simple, car il m'arrive régulièrement de sentir que le venin négatif arrive parfois à couler dans mes veines. Au point de réussir à laisser de côté l'amour, l'empathie et la bienveillance que je veux et proclame comme étant mes plus belles valeurs... Ces trois valeurs pour lesquelles je porte tant d'importance et avec lesquelles je me suis construite ces dernières années. 

 Néanmoins, je constate que je ne m'en sors pas trop mal... bien que dénigrée, humiliée et non comprise dans mes entreprises, dans mes choix, je constate que je suis capable désormais de me protéger, et de "rendre à César ce qui est à César." 
 La communication qu'utilise mes proches est loin d'être bienveillante, non-violente, et il m'arrive régulièrement de me sentir attaquée, mais je suis capable aujourd'hui de reformuler ce qu'ils disent, pour entendre les messages qui sous-tendent leurs paroles, et ainsi recoudre ma poche trouée dans laquelle parfois l'amour que je leur porte s'échappe...
 Ce n'est pas tous les jours faciles, mais cette étape que j'ai choisi dans mon parcours de vie est important. Je n'ai certes pas choisi ma famille, mais j'ai le choix aujourd'hui de ne plus la fuir et de l'aimer telle qu'elle est. Et aujourd'hui apprendre à l'apprivoiser avec le stress, avec l'amour, avec l'agacement, avec tout ce qu'elle comporte de vivant et de douloureux. Je suis capable désormais de ne plus voir le pire de ce que cette famille m'apporte mais surtout de voir le meilleur de ce qu'elle m'a indirectement appris à devenir, et qu'elle continue encore...

 Donc malgré la négativité qui arrive à me traverser, elle ne s'installe jamais très longtemps désormais. Cela ne m'a pas empêchée de lancer mes projets... et je suis en chemin... et dans cette étape encore difficile, j'y découvre de l'harmonie, de la lumière, la raison et la richesse. 
 Ces cartes m'invitent à retrouver mon énergie vitale pour poursuivre ma route.

Ju'





18 décembre 2017

Mes vers déterrent... (Défi d'écriture Lakevio)





Et voilà, un nouveau lieu pour tenter de réveiller mon inspiration... Un nouveau lieu qui animera peut-être mon envie d'écrire...


Défi : alexandrins, octosyllabes, rap ou rimes ! Treize à la douzaine ! On pêche en vers ce matin... Longues ou courtes, riches ou approximatives, abracadabradantesques ou résonnantes de vastitude, drôles ou touchantes, les rimes sont à vous !
Pour la première fois, la rime imposée reste à votre choix. Mais essayez d'en tirer treize lignes !

Rime choisie :  RIME INTERNE

Les vers déterrent

Temps lointain, incertain, années de profusion,
Où un rien, mais si bien, pouvait sublimation.
Quelques maux, juste un mot, danser avec les sons,
Un peu chaud, un peu trop, mesurer les abscons.
Le secret, imparfait, s'amusait de la rime
Mais abstrait, sans concret, tous les vers étaient crimes.

Il s'en vient à ce jour, journées de nostalgie
Quand naissaient des quatrains à le lueur de la vie...

Temps lointain, incertain, années de profusion,
Dans un coin, en chemin, tout était collision.
Quelques maux, juste un mot, danser avec les sons,
A l'assaut, en sursaut, en faire des chansons.
Le secret, imparfait, s'amusait de la rime,
Le portrait à la craie s'effaçait de l'intime...

Ju'


17 décembre 2017

Par delà la fenêtre...




Quand dans le ciel

S'impose sans un bruit

L'explosion orangée...



Juste quelques minutes

Avant que tout ne s'assombrisse

Sur un coucher de nuage....

 

 

Samedi 16 décembre - 16 h 45

 

Ju' émerveillée.

16 décembre 2017

Cher monsieur




Cher monsieur,

Depuis que je suis rentrée dans ma ville natale, je passe devant vous régulièrement. Je vous vois de temps à autre le matin, parfois dans l'après-midi, parfois très tard le soir. Mais à chaque fois que je décide d'emprunter ce chemin, vous êtes toujours là, cela qu'il pleuve ou qu'il vente. 

Nous nous saluons. Et je continue mon chemin. Parfois, lorsque cela m'est possible, je m'arrête pour vous offrir une cigarette. Et je continue mon chemin. Cependant, vous ne me laissez pas indifférente. Il m'arrive régulièrement de penser à vous. Et je m'imagine alors toutes ces choses que je pourrais vous offrir.

"Suivez-moi, à l'intérieur il fait chaud. Je vais aller regarder un film, j'ai une deuxième place sur ma carte que je pourrai vous offrir !" Mais est-donc de cela dont vous avez besoin ?
"Cela vous dit, si nous allons manger un morceau ensemble ?" et j'imagine, je m'invente des films, sur ce que vous pourriez me raconter de vous, de votre histoire. Peut-être que je vous poserai cette question bête : "N'allez-vous pas en centre d'hébergement d'urgence ?" pour tenter de faire la conversation avec vous. Mais souvent, je le sais, lorsque je pose cette question, la réponse à peu de chose près est toujours la même. Alors, je me dis que je ne poserai plus cette question. Un jour, je vous proposerai d'aller manger quelque chose.

"Il y a une chambre de libre là où j'héberge, pourquoi ne viendriez-vous pas y passer la nuit ?" je continue ainsi à imaginer ce qu'il me serait possible de faire... Et pourtant, je ne le peux pas. Je n'habite pas chez moi, je ne peux pas imposer cela à ceux qui m'hébergent. Et puis, soyons honnêtes, je ne suis pas mère Thérésa, à l'idée un jour d'inviter une personne que je ne connais pas chez moi, toutes les pensées négatives me traversent alors. "Et si...?", "Et si... ?" et "Et si.... ?" 
Alors, je ne le fais pas... Un jour peut-être, lorsque je trouverai suffisamment de confiance en moi, je le ferai. Car voyez-vous, c'est une interrogation que je porte en moi depuis des années.

Et puis, que puis-je donc faire de plus ? J'aurai aimé, donner un peu plus... Tout en respectant mes propres limites. C'est là qu'un jour, j'entends parler du calendrier de l'Avent à l'envers. Vous savez, il s'agit normalement pour moi de mettre un objet tous les jours dans une caisse, et arriver au 25 décembre de l'offrir à une personne dans votre situation. Mais alors pourquoi attendre 25 jours alors que je peux déjà rassembler plusieurs objets... Cela m'a parlé, j'ai eu envie de composer ce sac, en me disant que cela correspondait aujourd'hui à ce qu'il m'était possible de faire.

Vous trouverez, avec la complicité de quelques-uns de mes proches :
  • Dans le sac à dos
  • Des mouchoirs
  • Des pansements
  • Un briquet
  • Une trousse de toilette
  • Une boîte de Doliprane
  • Un dentifrice
  • Une brosse à dents
  • Un peigne
  • Un shampoing
  • Un crème pour le visage, pour vous protéger cet hiver
  • Une crème pour les mains
  • Du savon
  • Du coton
  • Du coton-tige
  • Du chocolat
  • Une boîte de biscuits
  • Un carnet
  • Un stylo 
  • Un crayon à papier, je me dis juste au cas si vous aimez écrire, esquisser des dessins...
  • Deux livres, ceux que j'aime lire, si vous avez envie juste de vous évader un peu... En croisant les doigts, que vous savez lire et écrire...
  • Une petite bouteille de vin
  • Un ticket restaurant
  • 2 pulls
  • Une écharpe
Bientôt, cher monsieur, avant de franchir la porte de ce lieu dans lequel j'aime tant aller me réfugier, je m'arrêterai face à vous. Je vous saluerai, vous demanderai comment est-ce que vous aller. Puis, peut-être aurai-je pu le faire plus tôt, vous demander ce que je pourrais faire pour vous à hauteur de mes possibles... Je le ferai certainement, avant de vous proposer ce sac... Un sac qui ne vous permettra pas de dormir au chaud cette nuit, mais un sac que j'ai composé avec ma plus grande intention qui est celle de pouvoir vous réchauffer le cœur. 




Ju'            


13 décembre 2017

J'avais envie... d'Ansembourg



J'avais envie aujourd'hui de venir raconter un peu... 
Tous les projets que j'ai lancés...
De parler de la discussion avec une tante sur la place de femme dans l'histoire de notre famille...
Je souhaitais parler du Triangle infernal de Karpman, et ce que j'ai découvert....
J'avais envie d'évoquer tant de choses...
De ce dernier article aussi que j'ai écrit au sujet de Johnny et d'Ormesson...

Et puis... Je n'ai pas pu...

Je n'ai pas pu parler de tout ça... parce que...

J'ai ressenti le besoin d'aller écouter Thomas d'Ansembourg...
Pour me recentrer sur la paix que je recherche dans le monde...
Pour requestionner ma façon de communiquer avec l'autre...
Pour tenter de mettre du sens à mes émotions...
Pour continuer à prendre mes responsabilités...
Car je me rends compte que pour un grand pourcentage des conflits entre les personnes, la difficulté se trouvent seulement... dans la manière de communiquer, et dans l'intention que nous avons lorsque nous discutons avec les autres... 


La communication bienveillante, empathique, non violence... un travail pas si facile... ça s'acquiert, ça s'apprend, et je suis en plein apprentissage. Et comme le dit Thomas d'Ansembourg... 
La paix ça s'apprend, comme les maths et le foot et Cessez d'être gentil soyez vrai !
Et d'Ansembourg me fait du bien !






Ju'



6 décembre 2017

Jean d'Ormesson VS Johnny Halliday



Bon et bien, le titre peut paraître violent... Et à juste titre, je peux le comprendre ! J'avais juste envie de provoquer un peu, car je l'ai ressenti ce matin... parce que en deux jours d'affilée deux de nos personnalités françaises ont été emportées par l'éternité... et je ne comprenais pas pourquoi... pourquoi la disparition de Johnny faisait réagir plus de monde, alors que Jean d'Ormesson laissait derrière lui tant de belles choses aussi.

Ce qui me fait donc écrire aujourd'hui, ce n'est pas pour parler de leurs œuvres ni de ce qu'ils ont fait ou non pour la France... Ni de ce j'aime ou non chez l'un comme chez l'autre... Juste une envie de partager des notes de réflexion...

Hier, mardi 05 décembre 2017 à mon réveil, j'apprends la mort de Jean d'Ormesson. Je reste quelques minutes en silence pour intégrer l'information. Sur Facebook, on en parle, vite fait, pas tant que ça.

Ce matin, mercredi 06 décembre 2017 à mon réveil, j'apprends la mort de Johnny Halliday. Même réaction. Je reste dans le silence, j'intègre l'info. Sur Facebook, ça ne parle que de ça... Johnny par ci et des Johnny par là.

[A savoir que mon fil d'actualités est composé que de quelques amis, et surtout des chaînes de radio, informations, journaux, groupes de travailleurs sociaux, d'éducateurs...]

Réaction primaire de ma part... Je me dis, putain c'est injuste pour d'Ormesson. Cet immortel a été vite remplacé par un autre immortel de la chanson française. 

Je n'ai absolument rien contre Johnny, mais disons que je porte plus de l'intérêt pour Ormesson. Alors du coup, cela m'a un peu, comment dire, agacée et attristée... Sans prise de recul, des pensées idiotes me traversent l'esprit : 

"Ah ouais c'est ça la France ? préfère un chanteur qu'un intellectuel ?" 
"Elle reconnaît plus un Johnny qu'un d'Ormesson ?" 

Bref, sur le coup, vraiment, ces pensées m'ont traversée, mais très vite, je suis revenue à la raison et j'ai cherché à donner du sens.

Je me suis sentie presque mal placée de les confronter dans leur mort, car une vie reste une vie, et que tu sois chanteur, écrivain, ou une personne lambda... Une vie a autant de valeur qu'une autre vie, et dans la mort, ce sont les proches qui en souffrent le plus.

Cependant, j'ai commencé à m'interroger sur pourquoi la mort de Johnny semble plus bouleverser la France, plus que d'Ormesson. Qu'est-ce que cela vient donc dire de la société ? de notre humanité ? de nos peurs inconscientes ? Quel est le rôle d'un écrivain et celui d'un chanteur pour un peuple ?
Qu'est-ce que ces français ressentent à travers le décès de Johnny que je ne ressens pas ? 

Je ne suis pas du tout calée en sociologie alors je ne pourrai pas tenter une analyse...
Néanmoins, quand je le regarde par le prisme de mes observations, de mon analyse et que j'essaie de comprendre, de donner du sens...




Lire nous oblige à faire l'effort d'acquérir un livre, de tourner les pages, d'aller à la rencontre de son auteur, de rentrer dans le monde de son auteur, de le comprendre, de se projeter ou non...
Alors qu'une musique, même sans en avoir envie ou sans effort, nous pouvons l'entendre, l'écouter, aimer la musique ou pas. Elle vient à nous même lorsque nous ne la cherchons pas. Elle s'impose à nous, partout ou presque... 

Alors même sans parler de préférence pour un artiste ou pour l'autre, d'un Johnny ou d'un Ormesson : 

Le chanteur berce la jeunesse de beaucoup, même sans effort à faire pour le reconnaître, pendant que l'écrivain, il faut faire l'effort de le lire pour le reconnaître. Le choix est vite fait imposé me semble-t-il.  

Johnny, en tant que chanteur, a donc peut-être plus marqué la jeunesse de l'ensemble de notre population adulte. A travers sa musique, dans le quotidien de chacun, dans les moments de fêtes ou de peine....
Plus que Jean d'Ormesson, qui pour le reconnaître, il nous faut pouvoir faire le geste d'aller vers lui, vers ses écrits, ses romans... et quand bien même toute une population le lirait, il ne partage pas la même chose.
L'écrivain fait bouger les consciences, le chanteur partage notre vie, on s'en sent juste plus proche... 
Et je disais plus haut : "Une vie a autant de valeur qu'une autre vie, et dans la mort, ce sont les proches qui en souffrent le plus."

Cette icône du rock ravive donc des émotions, des souvenirs vécus en présence de sa musique... Et si cette tristesse, cette émotion, cette nostalgie prennent de l'ampleur, c'est parce qu'une page se tourne... Et cette page nous renverrait à notre jeunesse qui s'en va, à un temps révolu... Cette disparition nous renverrait aussi à notre réalité du temps qui passe, à notre propre vieillissement et notre rapport à notre mort, puisque Johnny fait partie de notre histoire, qu'on le veuille ou non, on a grandit avec Johnny dans les médias, Johnny dans nos radios, Johnny dans nos délires, dans nos fêtes... 
Jean d'Ormesson partage des mots, des idées, un monde, des histoires qui nous font vivre de l'émotion... Est-ce donc cela peut-être la différence entre le chanteur et l'écrivain ?

La trace que nous laissent ces deux hommes n'est pas comparable... puisqu'elle est totalement différente...
L'un chanteur, l'autre écrivain...
Je comprends mieux pourquoi... la mort de Johnny attriste plus que celle d'Ormesson. Parce qu'il a partagé la vie de chacun... sa musique rappelle des lieux, des souvenirs, des moments partagés autrefois... En disparaissant, Johnny emporte avec lui un pan de l'histoire de chacun...



Paix à leur âme,
Et pensées pour leurs proches...

 

Ju'        


3 décembre 2017

Souriez ! La vie est belle...


Vendredi 1er décembre 2017 - 8h00 - à Pélussin :



" Wow ! Elle est belle la neige !!!!

- N'est-ce pas ?! Dans le Pilat, c'est magnifique !

- Oh oui, je suis contente de pouvoir contempler cela avant de repartir !!!
Mais qui dit "NEIGE" dit "SNCF va te foutre dans la merde." 

[...] 

- Dis, ça te dérange pas là qu'on sorte dans les minutes qui suivent ? Mon TER a été supprimé ! Faut que j'arrive à attraper celui qui m'emmène à l'autre gare pour tenter de sauter dans mon TGV.

- T'as combien de temps pour la correspondance ? 

- 4 minutes chrono... Non c'est peine perdue ?! L'espoir fait vivre... 

[...]

- T'as vu comme c'est beau ??? Toute cette neige...

- Oh... Je suis tellement stressée de ne pas réussir à rentrer que j'n'arrive pas à en profiter ! Et pourtant, je sais que cela ne sert à rien ! Je sais que quoiqu'il en soit, il y a 1000 possibilités pour que je puisse rentrer... Allez copine ! Tout va bien ! Ce n'est pas grave ! C'est vrai que ce paysage est magnifique !! 

- Ahahahahah, oui, quoiqu'il en soit, tu vas réussir à rentrer.

[...]

- Copine ! Merci encore de m'avoir accueillie !!! Joyeux anniversaire !!! Passe une belle journée ! et on s'appelle ! "
Mouack, mouack... Bizzzzzzzzz




" C'est trop tard ? Y'a pas moyen que je le choppe ce TGV ?? 

- Non, il 10h46, le TGV va partir. Allez voir à l'accueil ce qu'ils peuvent faire pour vous.

[...10 minutes plus tard...dans la queue...]

- Vite madame ! Courez ! Il n'est pas encore parti ! Faites vite !

- Merci............ Au revoir !!!" Fuséeeeeeeeeee



Voiture 9.
Voiture 8.
Voiture 7.
Voiture 6.
Voiture 5.
Voiture bar... 

"Bonjour.
- Bonjour !!!!"



"Wow elle est souriante cette dame ! ça fait du bien !  
- Oui c'est vrai. 
- On en voit tellement peu de gens qui sourient comme elle."

Voiture 3.
Voiture 2 ! Enfin !!! 

Le TGV démarre. A l'autre gare... 1h30 de retard.  


[...]

14 heures 15 - Métro parisien

"Bonjour monsieur.
- Bonjour.
- Tenez, c'est mon repas de ce midi que je n'ai pas pris le temps de manger. 
- Merci, merci beaucoup !
- Je vous en prie. Belle journée à vous. "

[...]

SMS : J'arrive bientôt ! Y'a à manger dans le frigo ? Je crève la dalle ! 

SMS : T'arrives dans combien de temps ? 

SMS : dans 1 heure.

SMS : Je te prépare quelque chose.

SMS : Merci Maman ! Je t'aime !



Je suis vannée... fatiguée... car arrivée à Paris, encore de la route à faire...
Mais bon... Mon sourire a fait du bien... alors ça je le garde comme un joli cadeau ! Je ne sais pas jusqu'à quel point j'ai souri... mais... faire du bien sans faire grand chose ; cela a suffit à faire mon bonheur ! 



Ju'            

 

21 novembre 2017

Maux intimes, mots extimes...



Sur une consigne d'écriture en 100 mots dont le thème était "Je ne veux pas écrire à propos de...", Brigou, une participante de l'atelier a proposé ce texte :

"Je ne veux pas écrire à propos de ceux qui m'entourent et qui me sont chers. J'ai toujours préservé ma vie privée. Certaines personnes vous racontent rapidement leur histoire personnelle alors qu'on se connait à peine. Je suis à chaque fois très surprise. Comment peut-on se confier à un inconnu ? Comment peut-on aborder des sujets intimes ? Comment peut-on raconter sa vie en quelques mots ? J'écoute malgré tout.
Quant à moi, il me faut du temps pour parler librement et sans retenue et surtout avoir confiance en l'autre. M'épancher auprès de quelqu'un c'est chose rare pour moi ! "         

   de Brigou      


En lisant ces quelques lignes, je n'ai pas pu m'empêcher évidemment de me poser la question et tenter de répondre à ces questions, je les ai mises en lien avec mon rapport à l'écriture du blog...

Je crois tout d'abord que toute personne qui écrit, un jour ou à un autre de sa vie, questionne son entrée dans l'écriture et son rapport qu'elle entretient avec elle. A quoi nous sert-elle ? Que cela soit conscientisé ou non, quelque soit le genre que nous utilisons pour écrire, il est pour moi indéniable que l'auteur raconte une histoire, et dans cette histoire, on y voit aussi des bribes du monde interne de l'auteur. On transforme ainsi nos pulsions, nos incohérences, nos fantasmes, nos rêves en fiction, en poésie, en témoignage...
Écrire ne vient-il pas de la profondeur de soi ? C'est comme un mouvement interne, presque vital... car ne dit-on pas avoir ce "besoin d'écrire" ? Ce besoin se transforme en plaisir, avec des états internes assez incroyables durant la production, et la satisfaction, parfois "orgasmique" de mettre un point final, de ressentir le sentiment d'être vidé du trop plein de mots. 

Pour ma part, je crois que d'une façon ou d'une autre, quelque soit le genre, la forme que j'utilise, je vais chercher dans mes profondeurs pour puiser mon inspiration, et je me sers d'une certaine réalité de ma vie que je choisis sciemment d'exposer ou non.
Pour moi, l'écriture, c'est extirper hors de soi et déposer ce que les autres ne peuvent pas accueillir. C'est un rapport égocentrique, que l'on a avec soi-même. C'est la possibilité de se parler, de ne pas se laisser interrompre par l'autre (souvent les parents, les frères et/ou sœurs - dans l'enfance) - qui dans une écoute peu empathique peuvent laisser ce sentiment intense de ne pas exister... les tensions internes en plus de cela ne se calment pas. Écrire tout ce qui ne peut pas se dire. L'écriture naît-elle de là ? La mienne je pense que oui.

Autrefois, comme certainement beaucoup d'entre nous, j'écrivais et je le gardais pour moi. Avant l'ère d'Internet, écrire était une histoire juste entre Moi et Je. Des mots, des écrins, des incendies que je gardais (ou pas !) précieusement dans une boîte. Fermée à double tour, car ce que j'écrivais était à la limite du supportable... Ce que j'écrivais avait encore bien moins de censure que les mots que j'utilisais pour parler. L'écriture a laissé de la place à mon monde psychique, à tous les fantasmes, ce qui semblaient être tabous, interdits d'évoquer. Écrire, c'est se laisser donc la place de s'accueillir, de se dire, de se raconter, de laisser ce qui doit être Être.

Aussi loin que l'écriture a fait partie de ma vie, poésie, fiction, journal... Je ne peux pas aujourd'hui nier que j'essayais de transformer, de donner une forme potable à mes émotions, à mes expériences de vie, à mes questions physiques et méta-physiques. Je crois que cela n'a pas pas changé.

Avec Internet, l'écriture a pris un autre sens. Le partage était enfin possible. L'ouverture, avoir la possibilité d'avoir un reflet dans le miroir, m'ont permis d'avancer encore plus vite, de réfléchir encore plus loin. De mettre des pansements sur des failles narcissiques, de trouver un AUTRE que moi capable d'accueillir l'étrangeté, pourtant pas si étranger en moi, et inversement...


" Comment peut-on aborder des choses si intimes ? " se demande Brigou. 
Je ne lui demande pas de réponse, mais évidemment, la question peut également se poser à l'inverse. Pourquoi ne s'autorise-t-elle pas à le faire ? 
Cette question sur ceux et celles qui sont capables de se mettre en scène, de parler de soi, ne parle-t-elle pas aussi de ses propres interdits et de ses propres croyances venus d'une éducation sur plusieurs générations ? Il y a encore quelques années, je m'étais posée la question de savoir pourquoi il était si mal vu de parler de soi ? Pourquoi il était si mal vu de vouloir prendre soin de son égo ?
Peut-il nous mettre en danger que de parler de ce que tout le monde peut ressentir ou vivre ? Est-il si dangereux de parler de nos états d'âme, de nos émotions, de ce que tout à chacun peut traverser ?
Est-il risquer de s'offrir un espace pour se rencontrer ? Se rencontrer soi, laisser l'autre nous rencontrer, et rencontrer l'autre s'il se manifeste ?
J'ai souvent fait l'expérience, dans ma vie quotidienne et dans les échanges sur internet, que cela créait du lien entre les gens.

Qui n'a jamais lu un livre, et ressenti l'envie d'écrire à son auteur ?
La différence vient peut-être du fait que l'auteur, lui reste un "inconnu", une personne avec qui on n'est engagé en rien. Est-ce donc plus facile d'être voyeur du monde interne d'un inconnu que celui d'une personne que l'on connaît un peu ou que l'on côtoie ? Cela fait-il moins peur ? Cela engage-t-il moins ?  Je ne sais pas, ces questions me viennent à l'instant...

 " Comment peut-on se confier à un inconnu ? " m'interroge-t-elle lors de ma lecture.
Pour ma part, qui choisis de me raconter ici, je fais la différence entre l'inconnu que je croise dans la rue, lors d'une soirée, et l'inconnu qui vient à moi sur ce blog. L'approche est totalement différente, et évidemment, je n'irai pas raconter ma vie interne au premier inconnu que je croise. Au contraire même, mais l'inconnu qui te lit, qui a fait le choix de te lire, celui qui peut-être fera le choix de te contacter, de laisser un message, ce n'est pas moi qui suis aller vers lui...  Mes mots l'ont rencontré et il vient (ou non) à moi. Je n'ai donc pas l'impression de me confier à un inconnu, j'écris pour des "Uns connus". Nous sommes tous reliés. Me permettre d'entrevoir l'âme humaine est l'une des plus belles choses que l'on puisse m'offrir, à ma façon, je rends la pareille...

 Voilà toutes les raisons pour lesquelles, je suis capable de m'exposer ici.


 Ju'      





10 novembre 2017

Ces amours...







Où sont-elles passées ces amours le sais-tu ? 
Celles qui reviennent de façon incongrue
Déclarant de leur flamme ce qu'elles sont devenues
Ces amours que tu as si longtemps retenues...

Ces baisers volés, déposés, comme des caresses
Se sont envolés vers d’autres tendresses…
Des souvenirs, quelques traces de ce qu’il reste
Des mots tissent les larmes des derniers gestes.
Consommées puis rayées d’un trait maladroit,
Le beau ne loge à nul autre endroit.

Où sont-elles passées ces histoires anciennes, 
Qui surgissent chaque fois telle une rengaine,
Celles qui s’évanouissent d’un revers de cœur,
Qui blessent quand meurt chaque parcelle d’ardeur ?

Ils sont là tous ces hommes aimés
Qui n'ont pu te parfaire à leur image
Ils sont là tous ces hommes passés
 Qui n'ont pu suivre ton voyage
Ils sont loin tous ces hommes déçus
Qui n'ont été que de passage,
Ils sont souvenirs ces hommes déconvenus
Car ces amours n'étaient qu'un doux mirage...

10.11.2017
Ju'


Un peu d'indulgence... voilà longtemps que je n'avais pas écrit en vers...