"Il ne faut pas de tout pour faire un monde, il faut du bonheur et rien d'autre." Paul Eluard


“ L'écriture est un exercice spirituel, elle aide à devenir libre. ” Jean Rouaud

“ L’écriture est à la fois une façon d’être dans l’humanité et au plus près de l’humain. ” Philippe Claudel

26 juin 2025

Quand la page blanche devient vivante...


Voici le deuxième dessin que j'ai commencé cette année.

10 heures de travail.

Pas encore terminé.

Il va rester ainsi en point de suspension durant tout l'été.

Reprise fin septembre probablement. 


Je ne sais si c'est de la déformation professionnelle, mais dans ce processus d'apprentissage du dessin je fais une grande analogie avec le fait d'aller en thérapie. 

Souvent, quand on arrive en thérapie, c'est parce que quelque chose dans notre vie est figée depuis si longtemps qu'elle nous fait vivre de la souffrance. On a envie de changer et de transformer notre vie.

Et on y explore nos expériences à travers notre vie intérieure : le corps, les sensations et les émotions, nos pensées, nos comportements, notre vibration, nos questions existentielles. 

On les met en lumière pour remettre du mouvement et faire page blanche... 

Et face à ce qu'on ne nous a jamais appris à faire - comme accueillir nos émotions - notre système s'active et cherche des stratégies pour apaiser nos sensations qu'on refuse de ressentir. 

On se met à être dans une hyper ou un hypo activité. On se fige, on évite, on se soumet ou on lutte. Mais on fait tout pour s'anesthésier pour ne pas ressentir cet inconfort qui émerge dans notre corps. 

Il y 8 heures en arrière... j'étais face à cette page blanche.

Le thème de l'année prochaine : La paréidolie. 

Et là... je n'ai plus envie de dessiner. Le thème ? BOF ! 
Je sais à peine faire un corps proportionnel en mouvement, comment réaliser un dessin sur ce thème ?
Consciente de mon incompétence, je vois une montagne se dessiner devant moi. 
J'oublie à cet instant, que les choses prennent du temps.
J'oublie que si je suis en cours de dessin, c'est justement pour apprendre à dessiner. 
J'oublie parce qu'il faut que je sache déjà ! Ca c'est mon système automatique !!

Comme quand on vient en thérapie avec nos résistances. On vient pour apprendre à mieux se comprendre et se réajuster pour transformer sa vie. Et j'étais là devant une feuille pour apprendre à dessiner et mettre en mouvement mon corps pour transformer la page blanche en quelque chose qui pourrait prendre forme. Mais je résistais car j'avais besoin de savoir-faire pour faire !

Et puis, un moment, dans une forme de "Bon essayons quand même nous verrons bien !" je me suis lancée !

Commencer. Douter. Tracer des traits hésitants.
Démarrer une thérapie, oser à peine raconter, dire les choses à demi-mots.

Et puis, il se passe quelque chose de similaire en dessin et en thérapie... C'est le fait de :

Revenir plusieurs fois sur un point, recommencer à regarder encore ce point, observer ce qui peut être rectifié, ajusté, amélioré.
Avoir l'impression que ça n'avance pas.
Penser que c'est un détail qui ne sert à rien.
Et puis, au fil des heures.... quelque chose prend vraiment forme.
Sans même nous en rendre compte, on suit un processus de transformation et c'est là, bien présent, ici et maintenant. 

Quelque chose se crée, car on fait confiance au temps, à la personne qui nous guide, au processus d'apprentissage et de découverte d'une autre manière de faire. 

Et sur le chemin, on jette un regard au-dessus de son épaule... et on parvient à se dire... 

"J'ai fait un pas ! Et j'en suis fière."

J'adore vivre ça dans le processus de transformation, que ce soit chez mon psy, dans mes cours de dessin ou encore lorsque ce sont mes propres client·es qui le vivent !

Ju'







5 juin 2025

Son scud : ce douloureux cadeau.


Je sais pas vous...
Mais moi, parfois quand j'intègre quelque chose de profond à l'intérieur de moi,
j'ai l'impression de ressentir une forme de légèreté étrange.
Vous savez, toutes ces phrases censées et déjà construites, que la tête sait que trop bien, mais que le corps n'a pas encore réussi à en faire l'expérience. 

Et quand il en fait l'expérience... moi... 
la sensation que j'en ai...
Et bien, elle ressemble à une baignoire pleine d'eau sale où tout à coup on retire le bouchon du syphon. 

L'eau crasseuse part dans un tourbillon et puis tout à coup...
L'engloutissement, l'avalement, le bruit un peu sourd.
Et là...
C'est le calme.
Le silence. 

Il se passe quoi ? 
Une lumière tout à coup s'allume dans l'immensité de mon être.

"Et si en fait, j'acceptais de déranger ?" 
"Oh mais c'est ça enfin ! Ce mode combat à l'intérieur de moi !"
"Je ne lutte pas contre les autres, je lutte contre moi-même."
"Je ne lutte pas contre les autres, je lutte contre leur reflet qu'ils ont de moi que je n'accepte pas." 

"Merde...
C'était sous mes yeux depuis si longtemps...."

Et là, en une fraction de seconde...
Pendant que je quitte mon appartement et que j'emprunte les escaliers vers le RDC... 
Tout cela me traverse. 

"Mais oui ! 
Je combats parce que je n'accepte pas de déranger."

"Mais oui !
Il suffirait maintenant que je sois tranquille avec cette idée.
Je dérange en me vivant telle que je suis." 

"Mais oui !
Cette épreuve relationnelle avec cet être cher - mon frère - a été un putain de cadeau douloureux !"'

Avec autant de tranquillité qu'il dirait : "J'aime pas le chocolat.", il m'a envoyé ce skud au milieu d'une discussion anodine. 
"Ce n'est même pas par rapport à moi, mais je n'aime pas ta personne." 

Le bide lacéré, le coeur écrasé, l'âme meurtrie...
J'ai suffoqué dans mes larmes quelques heures ce soir-là dans le silence de mon appartement. 
Je suis tombée dans les bras de mes amies thérapeutes le lendemain. 
Pendant deux jours, il m'a harcelée de messages de justification, de gashlighting, de minimisation et en remet une couche.





Et depuis... il s'est passé deux semaines.
Et je suis comme une baignoire dont on a vidé toute l'eau sale.
J'accepte qu'il n'aime pas ma personne. 
J'accepte de le déranger. 
Je vois la douloureuse résonnance à ma mère...

Je me suis sentie écrasée, mais je n'ai pas perdu de ma valeur. 
Je suis là.. et j'ai appris. 
J'ai vu le cycle infernal dans lequel je me suis laissé entraîner. 
Et en prononçant cette phrase dans la cage d'escalier : 
"Et si j'acceptais de déranger ?"
J'ai choisi à ce moment  précis de sortir de cette boucle.

Adieu mon frère.
Plus jamais je ne te rencontrerais de cette manière désormais.
Emotionnellement, j'ai lâché quelque chose avec toi.
Et je sens comme une lutte qui s'arrête à l'intérieur de moi.

Ju'


3 juin 2025

On s'en fout de l'après !

 


Je suis toujours dans une forme de spontanéité, d'une certaine façon. 

Dans cette spontanéité, je me laisse surprendre par mes choix de sujets. Dont je ne m'attends pas !

Depuis plusieurs semaines, j'ai un sujet au fond de moi que je voulais partager, mais je voulais laisser passer du temps pour que cela ne soit pas partager trop proche des séances vécues en réelles. 

Et puis, l'envie m'est passée. 

Ce matin, j'étais tranquillement dans mon cabinet, en train de me préparer à ma journée de travail. Et puis un moment, je feuillette ce calpin. 

Une phrase que j'ai prononcée en séance à une cliente est notée là. Elle me saute aux yeux. Elle ravive le moment vécu où nous traversons ensemble la surprise de ma réponse et la complicité que cela a créé. 

Ni une, ni deux... Je branche le micro, j'ouvre mon logiciel et je lance l'enregistrement. 

Je me laisse à nouveau surprendre par ce que j'y raconte et par ce que j'intègre aussi pour moi-même dans ce que j'expose...

En toute intimité de psy Gestaltiste : "On s'en fout de l'après !"





"La surprise crée du mouvement."

J'ai le sentiment d'avoir les pieds joints dedans avec ce pseudo-podcast.

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