"Il ne faut pas de tout pour faire un monde, il faut du bonheur et rien d'autre." Paul Eluard


“ L'écriture est un exercice spirituel, elle aide à devenir libre. ” Jean Rouaud

“ L’écriture est à la fois une façon d’être dans l’humanité et au plus près de l’humain. ” Philippe Claudel

17 novembre 2022

Être fière de ce que tu deviens !



Quand tu es entrepreneuse, tu es amenée à porter des milliers de casquettes de métiers pour lesquels il faudrait des mois ou années de formation. Tu portes ces casquettes maladroitement et tu avances pas à pas avec.

Je l'ai découvert sur cette première année d'entreprenariat. Tu sais, dès fois, je me dis que j'ai l'avantage de me lancer parfois dans des projets avec une inconscience folle.
J'ai constaté durant mon parcours de vie que c'est un peu ma marque de fabrique. Je vais juste là où cela m'appelle sans réellement avoir conscience de ce qui m'y attend.
Je fais face à chaque obstacle en me disant, "Wouah, à l'époque, si j'avais su, je suis certaine que jamais je n'aurai osé me lancer dans tel ou tel projet."


Pourquoi est-ce que je dis que c'est un avantage ? Parce qu'en général, on est limité par nos croyances et par nos peurs. Cela nous freine dans les projets. Je ne connaissais rien du monde de l'entreprenariat en dehors du fait d'avoir entendu "A quel point on peut se sentir seule quand on entreprend." et la solitude ne me fait pas peur.

C'était ma seule limite CONSCIENTE je précise. Et aujourd'hui avec le recul, je me rends compte que si j'avais su que j'aurai dû porter la casquette de tous ces différents métiers pour accéder à mon activité de coeur, je crois vraiment que je ne me serai jamais lancée dans ce projet tellement la montage me paraîtrait énorme à gravir !

Mais le fait est que, la vie m'a toujours amenée sur des chemins et des sentiers que je ne prévoyais pas. Quand je croyais que ma vie était toute tracée, il y a toujours eu un coup du sort pour me dire :

"Ma cocotte, non ! Le jeu n'est pas terminé !"

Selon mon thème de naissance avec les cartes du tarot, mes plus grands apprentissages de la vie se font en début et en fin de cycle. A croire que je comprends maintenant les raisons pour lesquels j'ai l'impression de vivre des éternels fin et recommencement à chaque fois que je crois que les choses vont enfin se poser !!!!!

Et oui !! Car depuis que je suis entrepreneuse, je vis des cycles sans fin : de deuil, de transformation et de nouveauté. Je teste des projets, je crois les avoir posés, et je suis amenée à nouveau à les transformer, à réitérer, à les faire évoluer...

Et sur ce chemin, quand tu débutes en étant au RSA, tu choisis dans quoi tu investis.
Tu choisis quel freelance tu veux avoir à tes côtés, tu choisis si tu investis du temps, de l'énergie ou de l'argent. Car tu as des ressources limitées !

J'ai choisi une designer pour travailler mon identité visuelle.
J'ai choisi d'avoir une assistante pour m'étayer dans la création de mes visuels.

Et puis j'ai eu besoin de refaire mon site internet, je ne peux pas investir dans tout. J'ai investis mon temps, mon énergie pour essayer de faire quelque chose juste à la hauteur de mes compétences nouvelles tout en cherchant à ce qu'il soit à l'image de mes couleurs, de mon cœur. PAS FACILE !!!


Alors tout ça, en partageant mon parcours, j'avais juste envie de te dire que quoiqu'il se passe dans ta vie et dans tes choix, sois fière de tes investissements, de tes choix. Sois fière lorsque tu dépasses tes peurs, ton anxiété. Sois fière de chaque moment de courage et de tes apprentissages quand tu tombes. Sois fière de te relever.
Sois fière des expériences que tu choisis de vivre. Sois fière de ce que tu apprends encore et toujours sur ton chemin.

Car même si cela ne paraît pas grand chose pour les autres, même si les autres minimisent tes rêves, même si les autres pensent que tu perds ton temps, toi tu sais ce que deviens sur ce chemin, peu importe ce que tu obtiens !!!!

Alors j'ai l'honneur de te présenter la gueule de mon nouveau site internet que j'ai pris du temps à créer par amour pour mon projet de coeur.

Et j'en profite vraiment pour remercier ceux qui sont là, qui apprécient mon travail, qui me le font savoir. Cela m'aide, me soutient à savoir que les graines que je balance ici et là poussent quelque part. Ca aide à tenir, à continuer, à garder la détermination même dans mes plus gros moments de doutes. MERCI !


21 septembre 2022

L'art de s'éprouver


 

The Queen of Swords
The Queen of Swords,
The URBAN TAROT de Robin Scott


*****************************

Sur un défi que j'ai lancé dans un groupe de partage est né "L'art de s'éprouver."

J'ai proposé aux participant.es de se raconter en 100 mots avec le tarot. 

L'idée est qu'iels prennent le temps d'observer la carte, de la ressentir. D'être attentif-ves aux émotions qui émergent, aux sensations. Et de voir ce que ces perceptions émotionnelles et sensationnelles viennent raconter de nous-mêmes.

La règle est donc d'écrire un texte en 100 mots (avec un écart de 2 mots !), se raconter dans sa vérité et lui donner un titre. 

Cette carte est la carte du 4ème jour de ce défi, et j'ai eu envie ce jour d'écrire dessus. 

*****************************


L'ART DE S'EPROUVER. 

Assise dans l’atelier de ma vie, je regarde les yeux rivés vers le vide mon monde intérieur. A cet endroit, j’aime me rappeler que ma force créatrice et libératrice se trouve dans la transcendance de mes émotions et de ce que je vis. Lorsque je crée pour moi, que ce soit en écrivant, en créant des offres ou encore en créant des journaux de collage, j’ai l’impression de faire sortir hors de moi ce qui n’arrive pas toujours à se dire. Je reste la reine de mes ressentis dans la profondeur de ma créativité. Je m'éprouve et je suis.

(100 MOTS)





14 septembre 2022

Quelle entrepreneuse veux-tu devenir ?

 

Il est essentiel, je crois bien de faire le point, quand parfois avec mon impulsivité, j'ai tendance à agir sans mesurer les réelles conséquences. Voilà bientôt un an que j'ai pris la décision de quitter le monde salarial. 

Je ne sais pas toi, mais moi en tout cas, je me rappelle de ce moment où je suis restée-là à me demander : "Et maintenant ? je fais quoi ?" 

Mon cousin se suicide. Et je mets à mort mes 3 années rudes de formations et je laisse derrière moi tout un projet de vie que je portais depuis mes 20 ans. Devenir Educatrice. Le jour où j'atteins cet objectif... Je virevolte et change de voie. Les HP détectés me disent HP, je me retrouve dans l'autisme au féminin ou le tda. Je fais des choses sans trop réfléchir par moment ! L'idée n'est même pas de me coller des étiquettes, mais toujours d'être dans cette démarche de mieux comprendre un fonctionnement que j'ai et qui m'a énormément fait défaut dans ma relation aux autres plus jeunes et l'énergie que ça me prend pour avoir longtemps chercher à les comprendre (ndlr : merci les associations d'idées ! je laisse les mots sortir tels quels !)

Bref... un an bientôt où j'ai donc dit stop à cette vie. Où j'ai avancé pas à pas et où j'ai mis en place des choses, comme mon podcast, sur une idée fulgurante et farfelue à la base qui m'a traversé l'esprit et pour lequel derrière j'ai avancé tête baissée, en prenant quand même le temps d'y mettre du sens derrière.

Alors aujourd'hui, je me pose cette question essentielle.




Fermer les yeux... et ressentir ce que je souhaiterais incarner... 

*****

J’aimerais devenir une entrepreneuse qui avance, qui soit réactive et créative. Je voudrais pouvoir oser l’innovation et faire face aux obstacles, à la difficulté rapidement. Je veux être en mesure de rebondir rapidement face à l’adversité et trouver rapidement des solutions alternatives. J’aimerais vivre plus rapidement mes processus d’acceptation. J’aimerais avoir une capacité d’adaptation et de prise de recul de plus en plus rapide et être en mesure de faire rapidement des choix difficiles pour mon entreprise. Je veux être en capacité de me montrer dans ma vérité au monde et FAIRE COMPRENDRE à mes prospects cibles ce que je peux leur apporter. Je veux être en capacité de comprendre qui elles sont et leur zone de douleur. J’aimerais être reconnue pour mes services mais aussi pour les valeurs que je porte. Et je suis autant sollicitée par des clientes potentielles que par des professionnels qui veulent collaborer et travailler avec moi. J’aimerais oser rencontrer plus de personnes, savoir où se trouvent les personnes qui sont à la recherche de mes services, savoir quels sont les lieux, les endroits qu’ils fréquentent, et de quelle façon ils sont sensibles à l’autre.
Je veux être en capacité de faire évoluer mon entreprise et générer un CA qui favorise l’expansion de ma vie personnelle, de mes proches et de celle de mes clientes. J’aimerais travailler en binôme et en complémentarité. Ce qui permettrait de nous décharger de certaines tâches et que chacun puisse se déployer dans sa zone de magie. Ou du moins être en mesure de trouver au début un mentor ou un professionnel qui puisse m’accompagner dans ce travail de prise de recul et de rester dans l'action.

J’aimerais pouvoir oser plus fort et plus loin à chaque fois et être en capacité de vite orienter mon intention vers mon développement intérieur et d’apprendre plus vite à fonctionner avec mes peurs, mes blocages et tout ce qui est inconfortable et qui jaillit à l'intérieur de moi.
Je veux être une entrepreneuse qui ose dire les choses et communique essentiellement à un niveau 2 ou 3 de communication en Gestalt. Je veux être capable de défendre mes idées, mes outils de travail, de rester dans le débat ou encore de laisser glisser les choses lorsque cela me fatigue. Je veux pouvoir accepter l’idée que les choses ne soient pas forcément consensuel.

Je veux être capable également d’être une entrepreneuse mais pas que ! Je veux pouvoir vivre grâce aux récoltes de mon activité mais aussi d’être en mesure aussi de mettre ma vie privée sur la balance : ma santé, mes loisirs, mes amis. Faire des choix autour de mes objectifs oui mais ne pas oublier de vivre d’autre chose hors de mon entreprise à côté . Je veux donc être une entrepreneuse qui mise d’abord sur elle-même, sur sa joie et son bien-être.

Je veux pouvoir rester curieuse et trouver du temps pour m’instruire, apprendre, grandir indéfiniment. Je veux apprendre des autres, des expériences, de mes rencontres, de mes prospects et de mes clientes. Je veux être une entrepreneuse épanouie, qui kiffe ce qu’elle fait et ce qu’elle propose. Je veux être une entrepreneuse qui garde toujours le sens et qui continue à agir et à penser ses actions d’accompagnement avec éthique et respect. Je veux être une entrepreneuse qui fait exister son entreprise et s’épanouit dedans et tout en étant fière des challenges relevés.

Je veux être une entrepreneuse qui vit, qui savoure le chemin qu’elle parcourt pour arriver à tout cela. Je veux être une entrepreneuse qui devient tout ce potentiel qui sommeille en elle.


*****

Je sens des frétillements dans le ventre, une énergie folle qui circule à l’intérieur de moi. Je sais où sont mes peurs, où sont mes difficultés et en même temps, chaque jour j’avance autant que je peux pour maintenir au mieux le point d’équilibre. Je ne crois pas en la voie du milieu, ou de l’alignement totale. Je ne suis pas dans une recherche frénétique de cela. Mais j’agis, et chaque jour, je fais de mon mieux pour remettre de la conscience sur mon expérience de vie, et cela tout en valsant avec mes ombres. Et c’est à cet endroit que je veux pouvoir encore et encore croire que je suis capable du meilleur même avec mes pires.


Belle journée à toi !


5 septembre 2022

Quelle est TA définition de la REUSSITE ?

 




Réussir pour moi c’est être capable de faire face à la vie et à ses imprévus tout en étant capable de faire des choix les plus alignés avec moi. C’est mettre en œuvre tout mon possible pour toujours avancer en gardant au creux de moi les réelles valeurs qui me portent et m’animent. C’est de continuer à croire à l’impossible et oser rêver grand et continuer à agir même si je ne sais pas si je toucherai à ma vision. C’est être aussi capable de me regarder faire, m’observer fonctionner et agir pour apprendre à me décaler des représentations mentales et automatiques qui surgissent à l’intérieur de moi sans même que je puisse m’en rendre compte sur le moment.

La réussite pour moi, il y a aussi un goût d’envie et de sens au quotidien. C’est de me lever le matin en sachant que la journée pourrait être à la hauteur de ce qui vibre en moi et me coucher le soir en me disant, “J’ai fait de mon mieux aujourd’hui pour être fière de moi.”

C’est être en mesure de me sentir à l’aise avec moi-même, et toutes les parts de moi, et avec les autres. C’est d’aimer partager du temps avec des personnes avec qui je peux partager ma profondeur, mes ombres sans devoir être vigilante à la peur d’être jugée ni critiquée et avoir des personnes qui sont aussi capables de me challenger pour que je puisse aller atteindre ce qui est important pour moi.

La réussite c’est d’avoir de multiples occasions de faire de nouvelles rencontres, dans des nouveaux lieux, pays, et de m’imprégner de l'interculture et de me nourrir des relations interpersonnelles.

C’est vivre la vie en moi et à l’extérieur de moi avec cette envie de contribuer à ma propre vie et à celle des autres. C’est d’être reconnue pour tout cela à la fois et que les autres aient envie de faire appel à moi pour être accompagnées et aidées.

Je crois surtout c’est de pouvoir arriver au dernier jour de ma vie et de pouvoir me dire, je ne regrette pas grand chose, et toi qui me regarde partir : “Vas, vis, aime et ose la vie qui t’appelle à l’intérieur de toi.”


Et toi ce serait quoi ?

29 août 2022

Remise à jour...

 

    Hello you !! 




J'ai choisi de revenir vers l'écriture. J'ai choisi de revenir vers mes émotions. Justement parce que j'ai lâché l'écriture petit à petit et j'ai constaté un manque.

J'ai constaté que depuis, je me suis mise en mode "warrior", "wonderwoman", appelle ça comme tu veux, mais en mode "Mental d'acier", et donc que j'ai très peu pris le temps de m'accueillir.

4 ans an réalité, c'est extrêmement long. Et il s'en est tellement passé des choses en réalité. Je suis toujours là parfois, incroyablement surprise du chemin de la vie. Toujours. De ses coups de massue sur la tête mais aussi de la force de vie que nous avons souvent à l'intérieur de nous.

Je me rappelle en 2017, en plein licenciement économique, on me disait "Mais tu vas faire quoi July maintenant ?" et que je répondais "Je ne sais pas, nous verrons bien où la vie va me mener." 

Lors de mon entretien oral au concours d'entrée d'éduc, on me posait la question sur ma vision dans 5 ans. Je savais la réponse bateau qu'ils attendaient : de me voir épanouie personnellement et professionnellement dans un métier que j'étais en train de choisir. 
Et je répondais de la même façon que je me voyais bien travailler en tant qu'éducatrice de jeunes enfants, et en même temps que j'ai expérimenté trop souvent dans la vie le fait que nos projets ressemblent rarement à ce qu'est notre réalité, et ils peuvent en être complètement différents. Et de ce côté-là, je n'en savais rien où je serai dans 5 ans. La vie jouera un rôle important et la réponse, je ne l'aurai que lorsque j'y serai. 

J'ai suivi et tracé mon chemin pour terminer éducatrice de jeunes enfants plus une licence mention très bien en sciences sanitaires et sociales. Je travaille à peine un mois pour démissionner ensuite et me retrouver à nouveau face à cette question "Mais tu vas faire quoi July maintenant ?"


NOUS VOILA DEJA 5 ANS PLUS TARD !!!


Et je suis dans un espace de paradoxe assez intéressant. Car durant une grande partie de ma vie, je me suis laissée porter et j'ai répondu à la vie. J'ai réagi, accueilli les évènements en les vivant pleinement. Et dans ce même élan, je me suis lancée avec toute ma naïveté (ou mon ignorance, comme d'habitude !) dans l'entrepreneuriat. 

En réalité, je le savais que ce jour-là arriverait. Cette énergie je l'avais lancée en septembre 2017. Je me rappelle, j'étais encore chez une amie qui m'hébergeait durant cette transition Vienne-Paris. Et dans la liste des choses que je souhaitais réaliser, il y avait quelque chose du genre "Je créerai mon projet" et durant ces années, j'ai économisé autant que j'ai pu car je pressentais que j'aurai besoin de cet argent.
Rien de clair en tête, juste une énergie. Et me voilà aujourd'hui dans cet espace de paradoxe où je suis là avec ma vision, mes objectifs, mes paliers, mes étapes à atteindre, cette maîtrise, ce contrôle... et mon fonctionnement naturel de "répondre à la vie." 

Ce n'est pas si antinomique en réalité, mais cela demande de réussir à s'extirper régulièrement de cet espace de manque (ou de la peur de manquer) et de rester malgré tout dans cet espace de cœur et de plein. 
Il s'agit pour moi toujours de réinterroger l'énergie avec laquelle j'agis. La peur du manque ou l'espace du plein. 

J'ai, souvent, vécu dans cet espace de plein même quand les situations se "vidait de leur essence". Mais j'expérimente depuis presqu'un an maintenant l'effort quotidien que c'est de rester aligner quand tu choisis de te lancer dans l'entreprenariat sans plus aucun filet de sécurité.

J'ai pris conscience d'une chose tellement importante, que je vivais de façon très inconsciente avant... 
J'ai pris conscience du seul pouvoir que j'avais... celui de choisir. 
Car même si parfois il nous ait impossible de maîtriser ce qui se passe autour de nous, notre environnement, notre entourage, je peux toujours choisir de comment j'ai envie de vivre les choses...

Et en même temps, à choisir de vivre les choses de façon "warrior" j'en ai oublié de choisir de vivre, avec l'intensité qu'était la mienne, mes émotions.
Aujourd'hui, si je reprends donc la plume... C'est bien pour cela. 
J'ai le pouvoir de choisir comment vivre les choses, mais aussi que ce choix ne me pousse pas à me fuir... 

July !



22 août 2022

Une autre vie...

22 Août 2022.



Il y a 11 mois... jour pour jour...

Je reçois un coup de fil provenant de l'Australie. C'est le cousin. Je sais qu'il ne va pas très très bien. Alors quand le téléphone sonne à 7h du matin et que cela te tire de ton sommeil. TU SAIS.

Tu sais que cet appel est porteur de mauvaise nouvelle. Je m'attendais à ce que ce soit lui, qui pleure au téléphone me disant : "July j'en ai marre, je veux mourir." 

Mais non... il m'a dit en s'étouffant..."C'est Thomas ! C'est Thomas ! Il est mort !"

Sortie de nulle part. Thomas. Alors qu'il était sorti de la tête de tout le monde durant cette période de rentrée... Il met fin à ses jours. 

Dans cette tragédie... je constate quelque chose de déroutant... Pendant que tout le monde vit un drama familial et émotionnel. Je ne pleure pas. Je n'ai pas mal. Je me sens insensible et impassible. Je ne comprends pas. 


Je ne sais comment dire, car cela fait des mois, presqu'un an en réalité que je retiens à mon insu l'émotion et la tristesse de cette perte au fond de moi. J'ai l'impression d'avoir perdu quelque chose sur le chemin. Même dans ma capacité à profiter de moments présents et merveilleux. J'ai perdu quelque chose. 

Mes émotions et mon pouvoir de ressentir la souffrance. Comme si j'avais forgé un château fort autour de mon cœur et qui m'empêche de pleurer, de ressentir, de souffrir, de me laisser traverser par la peine et la souffrance. Et bien entendu, les choses se sont cristallisées à l'intérieur de moi. Je me laisse moins traverser. Je ne plonge plus dans mes ressentis. J'AVANCE. Je mets un pied devant l'autre. Je prends les coups et j'avance sans savoir ce qui me retient de vivre pleinement parfois. 


Il y a quelques jours, en stage chez Franck Lopvet voilà une idée qu'il a partagé et qui a fait un tour dans mon être : Ce qui t'a fait entrer dans le développement spirituel/personnel c'est ce qui t'amène aujourd'hui. Tu crois que tu avances, que tu règles tes problèmes, tu as beau faire le tour de la question,  tu es encore avec ce même problème. 



Alors je me suis regardée il y a 10 ans en arrière, 2011. Cette période de ma vie où j'ai commencé à m'intéresser à la spiritualité, à intellectualiser, mentaliser mon expérience de vie au lieu de juste la traverser comme je le faisais si bien jusqu'à lors. 

Je venais de me séparer. Je cherchais à comprendre pour moins souffrir, moins avoir mal, pour pouvoir accepter d'être dans cet amour inconditionnel et dans cette acceptation de la vie. Alors que j'avais seulement besoin de pleurer, de vivre ma souffrance. 

J'avais 26 ans et je sortais d'une relation amoureuse dans laquelle je m'étais engagée à 21/22 ans, avec un homme qui avait deux enfants. Tu vois, j'ai eu beau faire le tour de la question, tordre l'histoire, les enjeux, mettre du sens à cette rupture parce que je ne comprenais pas pourquoi cette histoire restait-là comme un boulet accroché à mes pieds et m'empêchait d'aimer totalement, entièrement comme j'ai toujours pu le faire. 


L'émotion c'est une information ressentie qui se cristallise à l'intérieur de toi si tu ne la vis pas. 

A cette idée entendue, je vois apparaître le visage de deux enfants. Et j'ai compris à cet instant-là que le nœud de ma problématique était-là. Que deux personnes qui ne s'aiment plus, ne veuillent plus continuer le chemin ensemble est concevable. Mais, rompre le lien avec deux enfants que j'aimais et qui m'aimaient et ressentir une telle douleur était indicible. Je n'avais aucun droit, ni de les revoir, ni de leur dire combien je les aime et combien ça fait mal. Cela a créé cette cristallisation à l'intérieur de moi. J'avais mal, mal de ne pas pouvoir continuer à partager avec eux, à les aimer comme je les aimais durant ces années de vie commune. Du jour au lendemain, il n'y avait plus rien. Le silence d'un appartement.

Comment pleurer cela ? Cette violence était impensable. Et les croyances à cette époque que j'avais m'ont enfermée et empêchée de pleurer. 

"Ca va ! T'es pas leur mère !", "Tu n'es rien aux yeux de la loi.", "Pour qui te prends-tu ? tu n'es rien." 

En écrivant ces phrases. L'émotion me monte et c'est bien elle qui est restée cristallisée depuis tant d'années. J'ai été touchée dans cette mère potentielle que chaque femme peut incarner en elle, qu'elle soit mère ou non. J'ai sentie cette mère en moi à qui on arrachait des enfants qu'elle a tant aimés. Je ne pouvais pas l'admettre car je n'étais pas leur mère. Cette souffrance, cette douleur indicible, ce déni de soi. Personne, ni même moi, était en mesure de le voir à quel point dans cette rupture j'avais mal de quitter les enfants. Je suis restée là, dans cet état de sidération, d'incapacité à caser cela quelque part. Comme si il était impossible de poser des mots dessus.

C'est l'indicible que j'ai arrêté de pleurer et de ressentir. C'est ce que la vie m'a arrachée que je ne pleure plus. Et en posant les mots, c'est aussi à cet endroit que les larmes me montent. 

J'ai rouvert les vannes durant ce stage. J'ai pleuré la July-mère à qui on lui arrache l'amour des enfants. J'ai pleuré ces 10 années où mes histoires de cœur ont été perdues parce que je n'ai pas trouvé d'espace pour pleurer cette peine. Où j'ai rejeté chaque homme avec un enfant, chaque homme souhaitant avoir des enfants. J'ai pleuré cette mère que je n'ai plus jamais voulu être ni devenir. J'ai pleuré mon cher cousin Thomas. J'ai pleuré et je continuerai de pleurer dès que l'émotion se présentera à moi. 

Aujourd'hui, je me donne tous les droits. Il en aura fallu du temps. Je me suis donné les moyens, il n'y aura plus d'indicible qui ne pourra se dire chez moi.