Pendant plusieurs mois, je me suis interrogée sur le sens d'écrire ce que je traverse dans ma formation d’Éducateur de Jeunes Enfants, cursus à double validation avec la licence Sciences Sanitaires et Sociales.
Je vais terminer dans moins de deux mois ma première année, et il s'en est passé des choses dans mon for intérieur.
Tout d'abord, pour repréciser le cadre de ce choix de formation, il est arrivé suite à mon licenciement économique. Jamais de ma vie je n'avais en projet d'effectuer cette formation. A vrai dire, je ne connaissais pas du tout le programme de cette formation, ni n'était en contact avec le monde de la petite enfance avant d'avoir mis le pied dans les centres de formation pour passer mes concours d'entrée.
Ce choix s'est donc fait alors que j'étais en train de vivre mon licenciement économique. Je travaillais depuis plus de 10 ans auprès de personnes en situation de handicap, et j'aimais réellement ce travail. Mais bizarrement, avant même que je le conscientise, une intuition m'a poussée à m'inscrire à cette formation. J'ai donc suivi cette petite voix en moi et j'y suis allée sans trop me poser de questions existentielles.
Aujourd'hui, il m'est possible de mettre du sens à ce choix. J'ai toujours eu l'intime conviction que la pratique auprès des enfants en situation de handicap pourrait servir dans la petit enfance sans réellement pouvoir l'expliciter.
Le jouet réel outils de médiation, outils éducatifs et pédagogiques, je m'en servais au quotidien. Aujourd'hui, grâce à cette première année de formation, je me rends compte que mon intuition était bonne. Tous les jeux qui ont été créé autrefois l'ont été par des médecins qui travaillaient auprès d'enfants "débiles". [je mets bien des guillemets hein !]
Le jouet, dans le monde de la petite enfance et donc dans la formation EJE prend une place considérable. Car le bébé et le petit enfant se développe et apprend en jouant.
Jean Epstein, psychosociologue de notre époque, dit bien : "Un enfant ne joue pas pour apprendre, mais il apprend parce qu'il joue."
En bref, aujourd'hui, je sais que j'ai inconsciemment choisi cette formation pour me former au développement de l'enfant. Il m'a semblé important, moi qui ai longtemps travaillé avec des enfants en situation de handicap, de pouvoir mieux repérer les différents stades du développement normal de l'enfant pour ensuite mieux le repérer chez l'enfant en situation de handicap et de proposer des jouets au plus près de leurs besoins. Dans ma formation initiale, et dans celle de l'éducateur spécialisé, ce sujet n'est pas traité en profondeur. Moi qui me suis toujours destinée à devenir éducatrice spécialisée, voilà que je change de direction.
A côté de cela, je redécouvre tout un univers que je n'imaginais pas, je découvre le métier d’Éducateur de Jeunes Enfants qui est assez loin de mes représentations que j'avais au départ, des métiers de la petite enfance, de la pratique, de la dynamique inter et intra-institutionnelle, etc.
Et avec mes années de pratique dans le milieu du handicap, l'équilibre n'est pas encore simple à trouver. Mais j'y travaille sérieusement.
Je suis donc dans un centre de formation qui propose une pédagogie assez particulière, que je ne suis pas encore forcément en mesure d'expliquer. Il s'agit de la pédagogie paysage qui est censé mettre en œuvre la métacognition.
Ma responsable de filière écrit dans ces termes : "Elle vise la réflexivité et la conscientisation des démarches mentales utilisées lors des apprentissages (mémorisation, raisonnement, observation, questionnement, résolution de problématiques) par la description du cheminement mental suivi, afin de l’améliorer. L’objectif vise l’autonomie de pensée réflexive des étudiants, afin de limiter les conseils didactiques, pour une prise de conscience des démarches effectuées."
Dans cette pédagogie, la place donnée à l'art visuel est également importante, le sens de l'accueil et le concept de don et contre-don également.
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