Sur une consigne d'écriture en 100 mots dont le thème était "Je ne veux pas écrire à propos de...", Brigou, une participante de l'atelier a proposé ce texte :
"Je ne veux pas écrire à propos de ceux qui
m'entourent et qui me sont chers. J'ai toujours préservé ma vie privée.
Certaines personnes vous racontent rapidement leur histoire personnelle
alors qu'on se connait à peine. Je suis à chaque fois très surprise.
Comment peut-on se confier à un inconnu ? Comment peut-on aborder des
sujets intimes ? Comment peut-on raconter sa vie en quelques mots ?
J'écoute malgré tout.
Quant à moi, il me faut du temps pour parler librement et sans retenue et surtout avoir confiance en l'autre. M'épancher auprès de quelqu'un c'est chose rare pour moi ! "
Quant à moi, il me faut du temps pour parler librement et sans retenue et surtout avoir confiance en l'autre. M'épancher auprès de quelqu'un c'est chose rare pour moi ! "
de Brigou
En lisant ces quelques lignes, je n'ai pas pu m'empêcher évidemment de me poser la question et tenter de répondre à ces questions, je les ai mises en lien avec mon rapport à l'écriture du blog...
Je crois tout d'abord que toute personne qui écrit, un jour ou à un autre de sa vie, questionne son entrée dans l'écriture et son rapport qu'elle entretient avec elle. A quoi nous sert-elle ? Que cela soit conscientisé ou non, quelque soit le genre que nous utilisons pour écrire, il est pour moi indéniable que l'auteur raconte une histoire, et dans cette histoire, on y voit aussi des bribes du monde interne de l'auteur. On transforme ainsi nos pulsions, nos incohérences, nos fantasmes, nos rêves en fiction, en poésie, en témoignage...
Écrire ne vient-il pas de la profondeur de soi ? C'est comme un mouvement interne, presque vital... car ne dit-on pas avoir ce "besoin d'écrire" ? Ce besoin se transforme en plaisir, avec des états internes assez incroyables durant la production, et la satisfaction, parfois "orgasmique" de mettre un point final, de ressentir le sentiment d'être vidé du trop plein de mots.
Pour ma part, je crois que d'une façon ou d'une autre, quelque soit le genre, la forme que j'utilise, je vais chercher dans mes profondeurs pour puiser mon inspiration, et je me sers d'une certaine réalité de ma vie que je choisis sciemment d'exposer ou non.
Pour moi, l'écriture, c'est extirper hors de soi et déposer ce que les autres ne peuvent pas accueillir. C'est un rapport égocentrique, que l'on a avec soi-même. C'est la possibilité de se parler, de ne pas se laisser interrompre par l'autre (souvent les parents, les frères et/ou sœurs - dans l'enfance) - qui dans une écoute peu empathique peuvent laisser ce sentiment intense de ne pas exister... les tensions internes en plus de cela ne se calment pas. Écrire tout ce qui ne peut pas se dire. L'écriture naît-elle de là ? La mienne je pense que oui.
Autrefois, comme certainement beaucoup d'entre nous, j'écrivais et je le gardais pour moi. Avant l'ère d'Internet, écrire était une histoire juste entre Moi et Je. Des mots, des écrins, des incendies que je gardais (ou pas !) précieusement dans une boîte. Fermée à double tour, car ce que j'écrivais était à la limite du supportable... Ce que j'écrivais avait encore bien moins de censure que les mots que j'utilisais pour parler. L'écriture a laissé de la place à mon monde psychique, à tous les fantasmes, ce qui semblaient être tabous, interdits d'évoquer. Écrire, c'est se laisser donc la place de s'accueillir, de se dire, de se raconter, de laisser ce qui doit être Être.
Aussi loin que l'écriture a fait partie de ma vie, poésie, fiction, journal... Je ne peux pas aujourd'hui nier que j'essayais de transformer, de donner une forme potable à mes émotions, à mes expériences de vie, à mes questions physiques et méta-physiques. Je crois que cela n'a pas pas changé.
Avec Internet, l'écriture a pris un autre sens. Le partage était enfin possible. L'ouverture, avoir la possibilité d'avoir un reflet dans le miroir, m'ont permis d'avancer encore plus vite, de réfléchir encore plus loin. De mettre des pansements sur des failles narcissiques, de trouver un AUTRE que moi capable d'accueillir l'étrangeté, pourtant pas si étranger en moi, et inversement...
" Comment peut-on aborder des choses si intimes ? " se demande Brigou.
Je crois tout d'abord que toute personne qui écrit, un jour ou à un autre de sa vie, questionne son entrée dans l'écriture et son rapport qu'elle entretient avec elle. A quoi nous sert-elle ? Que cela soit conscientisé ou non, quelque soit le genre que nous utilisons pour écrire, il est pour moi indéniable que l'auteur raconte une histoire, et dans cette histoire, on y voit aussi des bribes du monde interne de l'auteur. On transforme ainsi nos pulsions, nos incohérences, nos fantasmes, nos rêves en fiction, en poésie, en témoignage...
Écrire ne vient-il pas de la profondeur de soi ? C'est comme un mouvement interne, presque vital... car ne dit-on pas avoir ce "besoin d'écrire" ? Ce besoin se transforme en plaisir, avec des états internes assez incroyables durant la production, et la satisfaction, parfois "orgasmique" de mettre un point final, de ressentir le sentiment d'être vidé du trop plein de mots.
Pour ma part, je crois que d'une façon ou d'une autre, quelque soit le genre, la forme que j'utilise, je vais chercher dans mes profondeurs pour puiser mon inspiration, et je me sers d'une certaine réalité de ma vie que je choisis sciemment d'exposer ou non.
Pour moi, l'écriture, c'est extirper hors de soi et déposer ce que les autres ne peuvent pas accueillir. C'est un rapport égocentrique, que l'on a avec soi-même. C'est la possibilité de se parler, de ne pas se laisser interrompre par l'autre (souvent les parents, les frères et/ou sœurs - dans l'enfance) - qui dans une écoute peu empathique peuvent laisser ce sentiment intense de ne pas exister... les tensions internes en plus de cela ne se calment pas. Écrire tout ce qui ne peut pas se dire. L'écriture naît-elle de là ? La mienne je pense que oui.
Autrefois, comme certainement beaucoup d'entre nous, j'écrivais et je le gardais pour moi. Avant l'ère d'Internet, écrire était une histoire juste entre Moi et Je. Des mots, des écrins, des incendies que je gardais (ou pas !) précieusement dans une boîte. Fermée à double tour, car ce que j'écrivais était à la limite du supportable... Ce que j'écrivais avait encore bien moins de censure que les mots que j'utilisais pour parler. L'écriture a laissé de la place à mon monde psychique, à tous les fantasmes, ce qui semblaient être tabous, interdits d'évoquer. Écrire, c'est se laisser donc la place de s'accueillir, de se dire, de se raconter, de laisser ce qui doit être Être.
Aussi loin que l'écriture a fait partie de ma vie, poésie, fiction, journal... Je ne peux pas aujourd'hui nier que j'essayais de transformer, de donner une forme potable à mes émotions, à mes expériences de vie, à mes questions physiques et méta-physiques. Je crois que cela n'a pas pas changé.
Avec Internet, l'écriture a pris un autre sens. Le partage était enfin possible. L'ouverture, avoir la possibilité d'avoir un reflet dans le miroir, m'ont permis d'avancer encore plus vite, de réfléchir encore plus loin. De mettre des pansements sur des failles narcissiques, de trouver un AUTRE que moi capable d'accueillir l'étrangeté, pourtant pas si étranger en moi, et inversement...
" Comment peut-on aborder des choses si intimes ? " se demande Brigou.
Je ne lui demande pas de réponse, mais évidemment, la question peut également se poser à l'inverse. Pourquoi ne s'autorise-t-elle pas à le faire ?
Cette question sur ceux et celles qui sont capables de se mettre en scène, de parler de soi, ne parle-t-elle pas aussi de ses propres interdits et de ses propres croyances venus d'une éducation sur plusieurs générations ? Il y a encore quelques années, je m'étais posée la question de savoir pourquoi il était si mal vu de parler de soi ? Pourquoi il était si mal vu de vouloir prendre soin de son égo ?
Peut-il nous mettre en danger que de parler de ce que tout le monde peut ressentir ou vivre ? Est-il si dangereux de parler de nos états d'âme, de nos émotions, de ce que tout à chacun peut traverser ?
Est-il risquer de s'offrir un espace pour se rencontrer ? Se rencontrer soi, laisser l'autre nous rencontrer, et rencontrer l'autre s'il se manifeste ?
J'ai souvent fait l'expérience, dans ma vie quotidienne et dans les échanges sur internet, que cela créait du lien entre les gens.
Qui n'a jamais lu un livre, et ressenti l'envie d'écrire à son auteur ?
La différence vient peut-être du fait que l'auteur, lui reste un "inconnu", une personne avec qui on n'est engagé en rien. Est-ce donc plus facile d'être voyeur du monde interne d'un inconnu que celui d'une personne que l'on connaît un peu ou que l'on côtoie ? Cela fait-il moins peur ? Cela engage-t-il moins ? Je ne sais pas, ces questions me viennent à l'instant...
Qui n'a jamais lu un livre, et ressenti l'envie d'écrire à son auteur ?
La différence vient peut-être du fait que l'auteur, lui reste un "inconnu", une personne avec qui on n'est engagé en rien. Est-ce donc plus facile d'être voyeur du monde interne d'un inconnu que celui d'une personne que l'on connaît un peu ou que l'on côtoie ? Cela fait-il moins peur ? Cela engage-t-il moins ? Je ne sais pas, ces questions me viennent à l'instant...
" Comment peut-on se confier à un inconnu ? " m'interroge-t-elle lors de ma lecture.
Pour ma part, qui choisis de me raconter ici, je fais la différence entre l'inconnu que je croise dans la rue, lors d'une soirée, et l'inconnu qui vient à moi sur ce blog. L'approche est totalement différente, et évidemment, je n'irai pas raconter ma vie interne au premier inconnu que je croise. Au contraire même, mais l'inconnu qui te lit, qui a fait le choix de te lire, celui qui peut-être fera le choix de te contacter, de laisser un message, ce n'est pas moi qui suis aller vers lui... Mes mots l'ont rencontré et il vient (ou non) à moi. Je n'ai donc pas l'impression de me confier à un inconnu, j'écris pour des "Uns connus". Nous sommes tous reliés. Me permettre d'entrevoir l'âme humaine est l'une des plus belles choses que l'on puisse m'offrir, à ma façon, je rends la pareille...
Voilà toutes les raisons pour lesquelles, je suis capable de m'exposer ici.
Voilà toutes les raisons pour lesquelles, je suis capable de m'exposer ici.