"Il ne faut pas de tout pour faire un monde, il faut du bonheur et rien d'autre." Paul Eluard


“ L'écriture est un exercice spirituel, elle aide à devenir libre. ” Jean Rouaud

“ L’écriture est à la fois une façon d’être dans l’humanité et au plus près de l’humain. ” Philippe Claudel

3 juin 2025

On s'en fout de l'après !

 


Je suis toujours dans une forme de spontanéité, d'une certaine façon. 

Dans cette spontanéité, je me laisse surprendre par mes choix de sujets. Dont je ne m'attends pas !

Depuis plusieurs semaines, j'ai un sujet au fond de moi que je voulais partager, mais je voulais laisser passer du temps pour que cela ne soit pas partager trop proche des séances vécues en réelles. 

Et puis, l'envie m'est passée. 

Ce matin, j'étais tranquillement dans mon cabinet, en train de me préparer à ma journée de travail. Et puis un moment, je feuillette ce calpin. 

Une phrase que j'ai prononcée en séance à une cliente est notée là. Elle me saute aux yeux. Elle ravive le moment vécu où nous traversons ensemble la surprise de ma réponse et la complicité que cela a créé. 

Ni une, ni deux... Je branche le micro, j'ouvre mon logiciel et je lance l'enregistrement. 

Je me laisse à nouveau surprendre par ce que j'y raconte et par ce que j'intègre aussi pour moi-même dans ce que j'expose...

En toute intimité de psy Gestaltiste : "On s'en fout de l'après !"





"La surprise crée du mouvement."

J'ai le sentiment d'avoir les pieds joints dedans avec ce pseudo-podcast.

14 mai 2025

Une photo défraichie

 

J’étais là, dans cette grande maison vide qui était si plein de monde autrefois.

Je me tiens face à ce frigo rempli de photos. Ce marqueur du temps qui passe.
D’une génération à l’autre.

Ce frigo me raconte des histoires... Nos histoires.
Celles de ceux qui m’ont été chers et qui ont disparu.
Celles de ceux qui viennent à peine de mettre un pied sur Terre.
Une vraie frise du temps.
Un rappel des liens d’autrefois et de ceux d’aujourd’hui.

Et je me suis arrêtée sur une photo de nous.

Une photo défraîchie par le temps, où l’on devine encore les silhouettes, les regards.
Je suis prise d'émotions. 
Touchée par la beauté et l’innocence de notre jeunesse.
Cette bande de cousins, dont le cerveau n’était pas encore tout à fait développé, et dont le seul projet, à cette époque-là, était simplement de vivre ensemble qu'on nous étions ensemble.

Pas de responsabilités, pas de pièces rapportées.
Pas d’agendas de ministres.
Pas d’autres relations affectives. 
Seulement nous : la famille.
Nous, qui nous considérions comme frères et sœurs.


Image d'une bande de cousins et cousines générée par Chat GPT


Une bande de cousins, posée là un peu les uns sur les autres,
faisant des grimaces, pouffant de rire.
Une image figée dans le temps, témoin du plaisir simple d’être ensemble.
Ce moment, nous le reconnaissons en nous encore aujourd’hui.
C’est ce que chacun de nous a gardé de cette période de l’enfance :
un souvenir chéri, mais qui nous rend aussi profondément nostalgiques.

À cette époque, nos priorités étaient simples.
Pas de choix complexes, pas d’organisations dictées par des paramètres flous.
Aujourd’hui, se rassembler comme avant semble devenu presque impossible.

Il y a eu des incompréhensions, des jugements, parfois même du mépris,
qui se sont transmis en téléphone arabe,
transformant peu à peu la communication en poison.

Et pourtant… une chose demeure, enfouie mais intacte :
l’attachement.

Je le sens dans chaque moment partagé avec vous.
Je perçois ce désir d’être ensemble.
Et le regret, aussi, de ne pas y parvenir,
de ne pas réussir à recréer cela pour nos enfants.

En regardant cette photo, j’ai ressenti tout à la fois de l’amour, de la tendresse… et de la tristesse.

Oui, tout cela en même temps.

J’ai revu ces enfants que nous étions.
Et j’ai eu envie de leur dire :
"Je sais ce que nous sommes devenus."

Nous avons grandi trop vite.
Avec trop de négligence, trop d’expériences traumatiques.
En quelques années, nous voilà passés de l’insouciance à la quarantaine.
Chacun a mené ses propres combats,
des luttes intimes que personne ne connaîtra vraiment.

Nous avons perdu une part de la joie d’être ensemble.
Nourris par des attentes déçues, des blessures affectives non reconnues,
des cœurs qui se sont refermés.

La vie a tracé nos chemins.

Et malgré tout… je nous aime.
Je nous aime, même avec nos silences, nos distances, nos maladresses.
Je nous aime pour ce que nous avons été, pour ce que nous sommes devenus,
et pour ce que nous continuons à espérer encore… être ensemble.

Je garde en moi l’espoir discret, fragile mais vivant,
Que nos enfants puissent rire comme nous riions.
Que nos souvenirs deviennent des ponts, et non des murs.

Car au fond de chacun de nous,
je crois qu’il y a encore cette envie simple,
celle d’aimer… et d’être aimé.
Juste avec ce que l'on est.