"Il ne faut pas de tout pour faire un monde, il faut du bonheur et rien d'autre." Paul Eluard


“ L'écriture est un exercice spirituel, elle aide à devenir libre. ” Jean Rouaud

“ L’écriture est à la fois une façon d’être dans l’humanité et au plus près de l’humain. ” Philippe Claudel

30 avril 2025

Ce feu qui brûle le ventre

 

Je ne pensais pas qu'en reprenant la plume ici, j'aurais aussi par la même occasion repris le micro. 

Me voilà à déposer mes réflexions, mes pensées, ma traversée, mon expérience dans mon activité de jeune praticienne en psychothérapie. 

J'en suis venue finalement à créer une jaquette et mettre cela en ligne sur Youtube car Soundcloud ne prend pas plus de 3 audios sans payer et cela m'a limitée. Le seul lieu où je pouvais charger cela sans débourser des sous, c'était sur mon compte pro Youtube, ce qui m'a amenée à vouloir rendre esthétique le visuel de la vidéo.

Je n'ai pas prévu de tenir un podcast avec des épisodes réguliers. Je n'en ai pas forcément le temps ni l'énergie ni l'envie. Je n'ai aucun but de communication marketing derrière -  Ce blog n'a aucun objectif professionnel non plus. - Donc pas de musique, pas d'intro, pas d'outro. Du brut. Comme lorsque j'écris.

Ici, c'est juste moi, dans l'extimité de ce que je choisis de laisser voir.

Moi, Ju'... qui prise dans un besoin de sortir hors de moi ce qui brûle à l'intérieur, j'allume le micro et je parle comme je parle à mes ami·es. Je réflechis et nomme comme je le fais en séance. Donc sans fioriture. Ce sont donc des audios posés là et enregistrés de manière spontanée. Prendre du plaisir, se faire du bien. Rester soi au max. C'est tout ce qui compte.

Il y a 1 mois, en revenant sur ce blog, je ne pensais pas que j'aurais eu besoin et envie de créer cet autre espace. Mais pourquoi pas ? Mon corps m'a poussée à le faire, j'en connaitrais peut être le sens et les raisons plus tard. Même si je ne sais pas non plus pour quelle raison, j'ai eu besoin de dire tout cela avant. Je suis comme dans une recherche d'alignement encore entre celle que je suis et ce que je voudrais tenir pour moi en tant que praticienne. 

Et voici le dernier épisode qui m'a brûlée le ventre...

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Il y a des feux qu’on ne voit pas, mais qui brûlent fort, là, dans le ventre.
Ce week-end, j’ai compris que ma passion, ce n’est pas un métier, c’est un mouvement.
Ce qui m’anime, ce n’est pas “être psy” — c’est la rencontre.
La vraie, celle qui traverse, qui transforme, qui laisse une trace dans le silence.
Dans chaque séance, je redécouvre l’autre. Et je me redécouvre aussi.
Il y a ce moment précieux où quelque chose s’ouvre, où une lumière s’allume.
Et je me dis : c’est pour ça que je fais ce métier.
Pas pour le titre, mais pour le lien.
Pour ce qui ne se voit pas mais se ressent, pour ce qui naît dans l’espace entre deux êtres.
Cet épisode, c’est une plongée dans ce feu-là — celui qui fait de moi la thérapeute que je suis.








27 avril 2025

A la frontière des limites poreuses.

 

Il y a des situations parfois un peu surprenantes que je rencontre assez régulièrement dans ma vie. 

Pas plus tard qu'hier, j'étais à un séminaire Business sur Paris où j'ai eu la chance d'avoir été invitée. Dans ces endroits, ce que j'aime par dessus tout, en plus d'être inspirée par les intervenant·es, c'est faire la rencontre de nouvelles personnes avec qui je peux connecter et agrandir le réseau.

Dans la salle VIP où nous sommes accueillis par un bon petit déjeuner, j'arrive tranquillement, prends le temps de sentir les lieux, les gens. Puis je me sers un café et au hasard du chemin que je prends, je me dirige vers deux femmes et les aborde. Je m'intéresse à elles, leur pose des questions et jusque là tout va bien. 

Au fil de la discussion, au fond de moi, je sens que quelque chose me désaligne. Je sens dans mon corps que quelque chose m'insécurise un peu, ça manque d'ancrage. La rencontre ne me plaît pas. 

Et puis tout à coup sortie de nulle part par rapport à notre discussion, la personne me regarde et me dit : "Tu voyages beaucoup ?!" 

Je suis tellement surprise par sa question que je me mets à rire de gêne et lui dis : "Elle sort un peu de nulle part cette question. J'ai du mal à connecter avec notre discussion là." 

Et puis ni une, ni deux... Elle me débite des messages...

Image créé avec l'IA Chat GPT

Des : je te vois faire ci, je te vois faire ça, tu dois faire ci, faire ça... Aller ici, pas avoir peur de ça. T'es une leadeuse, tu dois guider.. Bla bla bla bla.

S'il vous plaît, il est 9 heures du matin, je viens pour un séminaire Business pas pour de la voyance ! 

Ce qui me dérange dans ce genre de rencontre, c'est l'éthique qui n'existe pas. C'est toujours de constater que nombreuses personnes qui disent ressentir beaucoup de choses se comportent dans leur contact aux autres comme si l'autre n'existait pas. 

Elles intrusent la frontière de l'autre sans demander la permission de transmettre leurs ressentis à la personne concernée alors qu'elles ne se connaissent que depuis 2 minutes.

Hier, je me suis laissée surprendre. Et comme je ressentais ce désalignement, elle m'a piquée dans le vif  quand elle s'est mise à me débiter ce que "je dois faire.", car c'est ce que je déteste le plus entendre chez ces gens. Les "Tu dois, il faut !" quand cela me concerne évidemment !

Déjà d'une, merci le respect des limites ! Et puis surtout, je m'interroge sur comment ces personnes se sentent-elles vis à vis des autres, (toute puissance du sachant ?) pour s'autoriser ainsi à penser que les gens sont intéressés par leur message comme si elles étaient le messie ? 

Et de deux ! Madame, mais savez-vous que la peur de parler en public est la plus grande peur des gens, elle est même plus importante que celle de mourir ? Ce que vous me dites n'a rien d'original et vous pouvez faire mouche avec des personnes qui manquent peut-être cruellement de confiance en soi. 

Bien entendu, on ne dira pas que les "Ju' tu dois" parlent surtout de l'impact de ma relation qu'avait ma mère sur moi et cela m'hérisse d'autant plus les poils, notamment quand ma frontière était ouverte à la rencontre et poreuse en même temps ce matin-là. 

Voilà une personne que je manquerai de croiser tout le reste de la journée. 

Mais je ne vous dis pas, si elle n'est pas revenue à la charge lorsque j'étais assise à ma place. Elle me tape sur l'épaule et puis me dit : "T'as vu le signe de Tahiti par rapport à ce que je t'ai dit tout à l'heure ?" parce qu'il y avait, juste devant moi, un tahitien.

Quand on cherche des signes, on en trouve madame ! Et je suis sensible à ceux que je vois par moi-même non pas à ceux d'une dame qui me les fournit sans que je ne demande rien. 

Peut-être voulait-elle  finalement absolument me montrer ses capacités grâces aux synchronicités ? Elle semblait si fière d'elle, le sourire jusqu'aux oreilles, à se faire briller toute seule, sans même être en capacité de voir sur mon visage ce sourire forcé par la gêne.

Ce  genre de comportement, chez les "médiums", je les mets dans la catégorie de la SPIRITUALITÉ NEW ÂGE.

Vous comprendrez dans ce billet que je fais le choix de l'agacement et du mépris [oui je suis humaine et je porte aussi cela en moi, et aujourd'hui je les laisse s'exprimer, même si c'est honteux de montrer du mépris]. Je fais le choix de me laisser dire ce qui a besoin juste d'être dit pour moi et pour laisser sortir cette énergie en moi. Le reste, j'en ferai mon affaire personnelle intérieure. 




Mais si un jour je termine sur une des Îles de Tahiti ou dans les Dom-Tom pour transmettre mon message, [Lequel d'ailleurs ?!], je reviendrai, promis tête baissée... 

Ou pas. 

Car ici surtout, mon positionnement n'est pas de dire si je crois ou non en la voyance. Chacun ses croyances. Mais de dire ce qui m'agace dans le comportement de ces personnes... c'est que finalement, elles ne savent pas [encore] que le consentement, ce n'est pas que sexuel ! 

Ju'

12 avril 2025

Te déposer...

 




Te déposer...


Tu déposes des mots qui arrachent tes tripes

Dans mon lieu protégé, ta honte se dévoile

Mot à maux, pas à pas, ta chair se met à poil,

Puis tout à coup, sans maudire un silence t'agrippe. 


Dans ta voix retenue, tu t'enfonces nulle part,

Comme une bulle qui éclate et invite l'absolu.

Un calme bien étrange, un secret qui s'égare,

Puis le souffle coupé, tu te sens entendue. 


Tu t'accroches à ma voix qui maintient notre lien,

Délivrée de ta haine encrassée en dedans,

Tu jettes au dehors le mâle quotidien,

Je te tiens proche de toi, "Que veux-tu maintenant ?"


Une envie de t'extraire du temps et du monde

Retrouver la chaleur d'une couette, d'un lit,

T'enfoncer dans l'oubli, effacer cet immonde,

T'entourer toute seule d'un sommeil infini. 


Dans l'immensité de cette peine impudique,

Nos êtres se déposent en ton âme souveraine

Ta poésie du mal se dissipe en musique,

T'adoucis tous tes maux car j'en suis la gardienne.


09.10.2024

Ju'

7 avril 2025

Entre deux feuilles d'oubli

 

Le dernier en date du 05.04.2025...



Dessin intuitif. 

Mon cœur fait le point
entre deux feuilles d’oubli —
je pousse, enfin

4 avril 2025

Au cimetière comme au musée...

 

La fête des morts tombe entre le 4 et le 5 avril chez les chinois. 

Un tour au cimetière pour aller se remettre en contact symbolique avec nos ancêtres. 

Après avoir pris le temps de laver les tombes, retirer la poussière, arracher les mauvaises herbes, arrive le moment où on dépose des offrandes, on allume de l'encens et on prie. 



Et c'est là que j'ai ressenti, cette année, une ambivalence face à la tombe de ma grand-mère maternelle. 

Un ressentiment face à la dureté de cet être et une envie d'aimer ce qui nous constitue, car nous sommes de la même veine, nous sommes du même sang.

Grand-mère...

Rien de ce que tu as été, de ce que ma mère a été, est encore, et de ce que je suis n'est délié. 

Et pourtant, je m'entendais malgré moi penser : "Nous n'avons pas encore régler tous nos comptes." et puis cette part consciente qui arrivait de suite derrière : "Et pourtant, comme je comprends pourquoi tu as été si dure..."

J'ai vu en même temps nos liens intergénérationnels et comment chaque expérience et souffrance se transmettent d'une génération à l'autre. J'ai ressenti ta froideur, la dureté dans tes yeux. Les mêmes que je vois souvent dans ceux de ma mère et à travers lesquels j'ai grandi.

Je me suis longtemps dis... Être mère... Nous n'avons jamais su faire. Toi, elle et ses soeurs... Et puis moi.

A 22 ans, je disais : "Je ne veux pas être mère." et pourtant, aujourd'hui alors que l'horloge biologique fait résonner encore plus fort ce tic-tac contre le temps, je suis persuadée que j'aurai su l'être désormais. 

Je ne sais pas encore si un jour je regretterai d'avoir créé ma propre prophétie, de m'être tant convaincue pendant toute ma vie que je ne voulais pas vous ressembler dans ce rôle maternel - et qui n'en portait que le nom - et qui m'a amenée à ne jamais prendre ce risque de ne pas savoir donner suffisamment d'amour à un enfant. Mon enfant.

Et le comble du comble, je me suis occupée des enfants des autres. J'ai aimé les enfants des autres. J'ai éduqué un peu aussi les enfants des autres. Et aujourd'hui, j'accompagne des adultes à cajoler l'enfant qu'ils ont été.

Rien n'est anodin, car en donnant à tous ces autres durant mon parcours, c'était aussi une façon de donner à l'enfant que j'étais ce que je n'avais pas reçu. Je l'ai souvent pensé même avant de démarrer ma thérapie. Cela me paraissait si clair que mes choix n'étaient pas anodins.

Je suis restée un moment là, à regarder la fumée se dissiper devant toi et puis...

Comme au musée, ou à la terrasse d'un café, je me suis mise à ressentir profondément... Mais qui connaît vraiment les histoires derrières tous ces visages sur ces tombes ?

Même toi, ma grand-mère, je ne sais pas grand chose de toi. Et même quand je demande à ta fille, ma mère... elle ne sait même pas te raconter. Elle n'a rien à dire sur toi, de votre lien, de votre relation. Alors, vois-tu, à part des faits factuels, dans lesquels je pourrai imaginer tes facteurs de risques pendant ta période développementale, je n'ai que ça à quoi me raccrocher. 

Une grand-mère, orpheline à 9 ans. Une arrière grand-mère, morte écrasée par un arbre. Une maladie mentale parait-il aussi. Voilà les seules infos concrètes que j'ai de toi, de vous, de nous... Alors quelle mère as-tu eue toi aussi ? Comment t'es-tu toi-même construite dans ton attachement ? Quelle mère de substitution as-tu eu ?
On disait que tu pouvais être très dure, avec un regard noir et tranchant, ne laissant rien passer à personne. Je pense le connaître ce regard, tant je le retrouve dans les yeux de ma mère.

Et puis... Je t'ai regardée, puis j'ai regardé ma mère et puis rien. C'est là, ainsi, notre histoire.

Et comme au musée, ou à la terrasse d'un café, je me suis mise à ressentir profondément... Mais qui connaît vraiment les histoires derrière tous ces visages sur ces tombes ? 


Je me suis mise à flâner entre les allées, m'arrêtant de part et d'autres à des endroits qui ont attiré mon attention. Imaginant derrière les dates de naissance, de décès, ces hommes et ces femmes en noir et blanc, ces enfants, ces ados qui n'ont pas vécu longtemps... des histoires... plein d'histoires...

Et puis... en avançant vers une tombe... je vois la photo d'un jeune homme... Un vieil monsieur arrive à ce moment-là. Je croise son regard alors qu'il commence à s'occuper de la tombe (de son fils ?). Je lui dis bonjour. J'aurais aimé me poser à côté de lui, lui parler. Mais une langue nous sépare. 

Puis à 15 tombes dans la même allée de celle de ma grand-mère, je l'ai vu se retourner, la tête baissée,  il a levé la main vers la tombe en guise d'un au revoir et s'en aller doucement en titubant.
J'ai regardé partir cet homme boitant et je me suis sentie profondément touchée par ce spot : ce vieil homme, la tombe d'un jeune homme... Un père et son fils (?)... 

Je me suis mise à pleurer.

1 avril 2025

En toute intimité de Gestaltiste...



Aujourd'hui... 01 avril 2025... me suis-je fait un poisson d'avril à moi-même ?

J'ai ressenti au fond de moi aujourd'hui ce besoin de m'exprimer...

Mais cela ne devait pas passer par les mots déposés...

J'ai eu envie de déposer ma voix en toute intimité de Gestaltiste.

J'ai ouvert l'enregistreur, j'ai allumé mon micro... et je me suis mise à parler.

Dire ce qui me touche, ce qui me rend triste, parler de mon expérience de thérapeute en psychothérapie Gestalt qui débute dans sa pratique, et ouvrir la porte de cet envers du décor.

J'ai l'habitude de scripter mes vidéos ou mes audios pour aller vers l'essentiel mais là, ce n'est pas mon intention. Ici, je l'ai fait d'abord pour moi, pour déposer sous une autre forme mon expérience subjective et ce qui me traverse quand je me mets à parler sans trop réfléchir de ce que je vis. 

C'est un peu comme si... je réservais cela à ceux qui auront envie d'écouter...

Car sur un blog... on préfère lire n'est-ce pas ? :-) 

Voici le lien de mon premier épisode spontané :