Voilà deux semaines qu'un autre rythme de vie a commencé pour moi... Bibi est partie pour 3 ans de formation. Double cursus, double travail... pour un cerveau qui n'a plus 20 ans... Mais dans l'ensemble, je me sens sereine... Un tel chemin parcouru depuis ces dernières années m'a appris à prendre les choses comme elles viennent, à seulement faire en sorte de donner le meilleur de moi-même pour ne pas regretter si je venais à ne pas atteindre mon objectif.
Alors, certes y'a un travail conséquent personnel à fournir, et moins de temps pour m'adonner à mes activités préférées, mais il n'en reste pas moins que l'écriture restera ma priorité parmi toutes les activités que j'aime...
J'arrive désormais dans un autre cadre de vie, un nouveau rythme, de nouvelles têtes et de nouvelles rencontres. Et un endroit extraordinaire pour observer les gens, le fonctionnement des gens...
Cela me rappelle la première fois où je suis entrée en formation pour adulte. Je vivais cela comme quelque chose de magique, et naïvement, je me souviens encore à quel point je pensais que nous étions là pour vivre la même chose... Nous étions censés, avec les personnes de ma promotion, avoir les mêmes valeurs de partage, d'échange et surtout d'amour pour l'autre.
A cette époque-là, j'avais déjà très vite déchanté face à certains comportements jugeant et moqueur. Cela souvent en ma direction... Je ne savais pas forcément ce que je dégageais et ce que je pouvais renvoyer aux autres qui faisait que j'attirais à moi, toujours ce genre de situation. Néanmoins, ma seule défense était d'être dans l'amour. Je me souviens encore d'une amie en formation qui me disait à cette époque qu'elle ne comprenait pas comment je faisais alors que ces personnes avaient de mauvaises intentions à mon égard.
Aujourd'hui, vivant à nouveau cette situation, je comprends que je n'étais pas seulement dans l'amour de l'autre, mais aussi parce que sans le savoir, j'avais intégré une chose essentielle... Ce que ressentent les gens à mon égard ne m'appartient pas... Aujourd'hui encore, j'ai ce sentiment étrange que ma lumière dérange...
Cette lumière dont je parle n'a, me semble-t-il, aucune connotation égotique. Je suis plutôt en phase avec moi-même, je me sens heureuse dans ce que je suis en train de vivre. J'ose Être, penser et dire qui je suis à travers mon rapport au monde et aux autres, et il me semble que c'est cela qui dérange... Dans la majorité des cas, je me rends compte que je fédère sans le vouloir, les personnes me reconnaissent assez rapidement comme une "leader" alors que je ne cherche pas "consciemment" cette place.
On disait par ailleurs de moi, à l'époque de cette ancienne formation, que j'étais un grand pilier de la promo... Cette image-là qu'on avait de moi est restée en moi jusqu'à aujourd'hui parce que moi-même je ne voyais pas en quoi... Aujourd'hui, les choses commencent à se dessiner, à prendre sens.
Juger l'autre, c'est se juger soi-même... Dire que l'autre est mauvais revient donc à dire que "moi" je suis bon... Il me paraît dans ce cas évident que je deviens le réceptacle du manque de confiance de l'autre, j'ai l'impression de me retrouver face à des personnes qui n'ont pas encore fait la paix avec leur égo.
Je ne suis pas mère Thérésa, et j'admets que pour pouvoir être dans l'amour de l'autre, il m'a été nécessaire, durant ces jours passés, d'accepter d'être agacée par ces comportements de lycéens, de comprendre ce qui se joue en moi, en eux pour ensuite agir en conscience. Alors que certains de mes collègues de formation voudrait réagir au quart de tour, ils ne comprennent pas comment j'arrive à rester aussi zen face à ces agressions. J'ai conscience que cette minorité, ce petit groupe m'a ainsi prise pour leur bouc émissaire, bien que je ressens que cela les agace du fait que cela ne m'atteigne pas.
Je ne souhaite pas entrer en guerre mais ne laisse pas les attaques sans réponse, cela n'a rien de proactif. Je donne à réfléchir et cela agace, j'interroge des comportements, j'évite au mieux de juger. J'essaie de comprendre.
Néanmoins, une question se pose... ai-je suffisamment de recul ? Où se situe mon égo dans tout ça ?
Si je ressens aujourd'hui le besoin de poser des mots dessus, c'est bien que les comportements de l'être humain, et les miens également, attirent un grand intérêt chez moi...
Ai-je à revoir ce qui chez moi provoque toujours ce type de réaction ?
Ou est-ce qu'un grand groupe fonctionne toujours ainsi ?
Quelle est donc cette place que j'occupe et qui dérange ?
Tiens donc, j'irai bien me trouver des lectures sociologiques sur la dynamique de groupe....