Voilà mon dernier tableau de dessin/aquarelle.
Il est né d'une demande de mon frère qui voulait que je lui fasse une peinture.
Et il m'a proposé de traiter le thème de la résilience.
Sujet qui de prime abord ne m'a pas beaucoup inspirée, surtout que ce mot - je trouve - a perdu de son sens dans l'espace commun. Lorsque j'écoute les personnes se définir comme résilientes, je pourrais avoir l'impression qu'elles ont plutôt une belle capacité à mettre sous le tapis plein de choses en pensant surmonter leurs chocs émotionnels qu'à transcender ou transformer leurs souffrances.
C'était donc moi qui résistais face à cette commande...
Après deux semaines, il m'a fallu lâcher cette résistance et m'ouvrir à nouveau à ce que cela représente pour moi ce terme "Résilience".
J'ai découvert ce mot lorsque j'avais 20 ans à travers le livre : Parler d'amour au bord du gouffre. en 2004. Je sortais moi-même d'un expérience traumatique quelques années en arrière et ce terme m'avait portée à croire qu'après le dur pouvait pousser quelque chose de beau si je trouvais sur ma route des tuteurs de résilience. Comme une plante qui a besoin de tuteur pour pousser..... et là un bug mental.
Ju'... Et si tu arrêtais d'utiliser ta tête. La peinture, l'art... c'est avec ton corps que tu l'aimes. Alors, je me suis mise à ressentir comment dans ma vie, j'ai senti en moi ces moments de résilience. Ces moments où j'ai réussi à passer du dur, du lourd à quelque chose de plus léger, plus lumineux. Et j'ai senti que l'on n'était pas toujours résilient, qu'il fallait parfois du temps, beaucoup de temps. Parce qu'on est dans la vie, dans son mouvement, on vit des cycles sans cesse... Y'a quelque chose de cet ordre-là qui m'a traversée le corps.
J'ai pris mon crayon pour esquisser des formes. A commencer par cette forme devenue ensuite dorée et qui me rappelle l'art du Kintsugi. Puis les cercles représentant les cycles de vie, les cycles de nos expériences... Et comment il est possible de contenir en soi le bon et le moins bon, le sombre et le lumineux, la douleur et la joie, le brouillard mental et plus de fluidité... Les formes ont fini par apparaître.
Puis ensuite sont apparus les couleurs.
C'est là où je me sens plus critique envers moi-même. Trop de couleurs. Trop plein. Ça manque un peu de souffle... de vide... Un équilibre me manque. Mais c'est ainsi que mon tableau s'est achevé.
Résilience
Format A4
Dessin/Aquarelle
30 heures de travail.
Quelle peinture faire maintenant ? Quelqu'un me donne un thème en commentaire ? :-)